4.25- The Return of Golden Tom
Réalisation : Anton Leader
Scénario : Andy Lewis
Guest Star : Victor Jory
Première diffusion 09/03/1966 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 5/10
Le Pitch : Medicine Bow se prépare avec excitation à accueillir Tom Brant (Victor Jory) qui est le personnage central du tableau présent dans le saloon et qui a immortalisé un sanglant règlement de comptes s'y étant déroulé. Après 35 années d'emprisonnement, le bandit est attendu non sans curiosités par les citoyens et un journaliste un peu mythomane ; mais quelle n'est pas leur surprise lorsqu'ils constatent qu'il est désormais devenu un vieillard presque sénile. Si ce dernier est revenu sur les lieux des ‘exploits’ qui l'ont conduit en prison, c'est pour aller visiter sa fille qu'il n'a en fait jamais vu, ayant quitté son épouse à l’époque de sa grossesse…
Mon avis : La série poursuit sur sa lancée de ces premières semaines de l’année 1966, à savoir qu'elle perpétue une période adulte très sérieuse et sans la moindre fantaisie, sauf que cette fois ci, après de remarquables réussites dont l'étonnant et puissant Harvest of Strangers, l’épisode écrit par Joel Rogosin et Andy Lewis se révèle être un semi ratage, pas inintéressant mais vite répétitif et au final guère passionnant : on ne peut pas gagner à tous les coups ! Il faut dire que Tony Leader n’est pas le plus doué des réalisateurs de la série et qu’il n’a pas le talent nécessaire pour rehausser le niveau d’une histoire qui se traine et peine à captiver le spectateur. Tout partait pourtant plutôt bien, les habitants de Medicine Bow attendant avec une impatience non dissimulée le retour dans leur bourgade d’un bandit ayant écopé de pas moins de 35 années de prison et dont le méfait qui l’y avait conduit avait été immortalisé dans une peinture qui trône toujours fièrement au centre du saloon, "le plus important règlements de comptes s'étant déroulé dans la petite ville". Les citoyens sont galvanisés par un journaliste du Missouri qui n’en est pas à une exagération près et qui s’en vante, estimant que parfois son métier peut l’entrainer à embellir la légende afin de capter l’attention de ses lecteurs : "truth doesn't sell newspapers ; I’ve been sent a thousand miles to perpetuate a lie." On voit d’emblée qu’une fois encore les auteurs de la série fustigent un peu la lâcheté et la curiosité malsaine des habitants des petites villes de l’Ouest de l’époque ainsi que la malhonnêteté de certains reporters qui se font une réputation aussi bien par la sur-dramatisation des évènements que par l'intermédiaire de mensonges éhontés ; un portrait somme toute assez noir de l'Ouest de cette fin du 19ème siècle !
Alors que le fameux hors-la-loi n’est plus désormais qu’un vieillard brisé, fourbu et au bout du rouleau qui montre des signes de sénilité, le journaliste (très bon Linden Chiles) va néanmoins attiser les convoitises en dévoilant à ses lecteurs que lors de son dernier coup qui s’est fini par la fusillade peinte sur le tableau, Tom Brant aurait caché un copieux magot qui n’a encore jamais été retrouvé. Bien évidemment que tous les malfrats alentours ainsi que les descendants des complices du vieil homme vont se précipiter en ville en espérant récupérer une partie du butin qui leur reviendrait. Certains parmi ces derniers vont également vouloir se venger, l’un d’entre eux (le comédien Kelly Thorndsen) estimant le vieil homme coupable de l’assassinat de son père. De plus, l'ex outlaw a laissé en ville un bébé qu’il n’a jamais vu et qui maintenant est une femme mariée ; il a décidé de la rencontrer. Mais cette dernière refuse catégoriquement qu'il mette les pieds chez elle, ne lui ayant toujours pas pardonné avoir abandonné femme et enfant, et ayant dû supporter toute sa vie la fâcheuse réputation de son père faisant d'elle une "fille de hors-la-loi" incapable par la même d’élever à son tour correctement sa progéniture. Elle sera même très dure à l'encontre de son père lorsqu’elle lui lancera en pleine face qu’elle aimerait bien qu’il se fasse descendre en pleine rue et qu’elle pourrait ensuite aller cracher sur son cadavre !
Tout ceci aurait pu aboutir à un épisode tendu et poignant, ce qui n’est malheureusement pas vraiment le cas même si l’ensemble se laisse regarder non sans plaisir, notamment grâce à Victor Jory –déjà excellent dans l’épisode Dark Challenge dans la saison 3 - qui nous octroie une jolie performance dans le rôle de cette vieille légende de l’Ouest, là où on aurait pu s’attendre à un abominable cabotinage, son maquillage peu subtil de vieil homme sénile n’étant pas là pour l’aider. Cet habitué des rôles de Bad Guy dans divers westerns - celui de La Caverne des hors-la-loi (Cave of the Outlaws) de William Castle, un de ceux parmi les très mauvais garçons dans Bad Men of Missouri de Ray Enright, une imitation de l'effrayant Quantrell dans Les Chevaliers du Texas (South of St Louis) du même réalisateur… - s’en tire avec les honneurs et forme d’ailleurs avec sa compagne à la ville comme à l’écran, la douce Jean Innes, un couple vraiment touchant. Un homme élevé au rang de légende pour de mauvaises raisons, un butin jamais retrouvé et que tout le monde veut s’approprier, la fille du bandit dont les relations avec ce dernier vont se transformer du jour au lendemain à partir du moment où elle comprend que son père pourrait être riche, le tout jeune fils de cette dernière qui ne peut être soigné faute d’argent (étonnement, on ne verra jamais ce jeune garçon à l’écran), l’idée de vengeance du fils d’un ancien complice, l’arrivée en ville de nombreux Gunmen venus ici appâtés par l’or… Il y avait de quoi accoucher d’une fiction pleine de bruit et de fureur ; les auteurs ont préféré faire tout en douceur malgré un teigneux combat à poings nus mais nous délivrent un épisode bien trop bavard et sans grande tension dramatique.
Chose assez curieuse, aucun des protagonistes récurrents de la série n’a été convoqué à l’exception de Ryker durant à peine une dizaine de minutes ; l’on sait depuis le début que chaque épisode peut aisément se regarder indépendamment des autres – ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose en soi - mais en l’occurrence celui-ci est presque entièrement décorellé du reste tellement les éléments constitutifs de la série sont quasi tous absents ; et c’est quand même bien dommage ! Quant au twist final, il demeure bien décevant lui aussi ! Bref, un épisode un peu lassant et répétitif, pas vraiment mémorable faute à une mayonnaise qui a du mal à prendre mais néanmoins et malgré tous ses défauts, plutôt honorable grâce à de bonnes intentions ainsi qu'à une interprétation d’ensemble tout à fait satisfaisante. Il serait néanmoins souhaitable que les auteurs nous offrent à nouveau une pause plus légère avec le retour en force des personnages auxquels nous nous sommes attachés. The Return of Golden Tom nous aura néanmoins offert une séquence délicieuse et assez cocasse, celle au cours de laquelle Tom Brant est invité à jouer au poker et qu’il étonne tout le monde par son génie des cartes. Pas honteux mais très moyen !
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