Notez vos derniers épisodes d'Animé

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Anorya
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par Anorya »

Witch Hunter Robin (2002)
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J'ai profité du Week-end pour m'avaler en 2 jours les 26 épisodes de la série (et accessoirement trouver le temps de se coller un petit Truffaut de derrière les fagots). Je craignais que ça ait vieilli dans les points négatifs et finalement c'est quand même une bonne petite surprise qui tient encore bien la route. Si je dois évacuer ce qui m'embête du premier coup, je dirais une mise en scène assez plate (le même studio nous ayant habitué à plus vif quand on voit la géniale Cowboy Bebop ou Wolf's rain) malgré un soin certain dans les décors et le chara-design des personnages même si on échappe pas à une caractérisation un peu cliché (avec le beau gosse de service qui a un passé forcément vachement ténébreux :mrgreen: ). Mention spécial à Robin justement qui déchaînera les foules de jeunes admiratrices en manque de cosplay gothique. :fiou:

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J'me fais plaisir, j'en mets un petit là, ici, voilà.

Du reste, pour une série animée, c'est pas mal du tout. Rythme volontairement lent pour s'attacher plus à la psychologie des personnages qu'autre chose (et ça marche, on a presqu'envie de glisser sa petite larme à certains moments), peu de scènes d'action mais une histoire qui mêle sorcellerie et progrès génétiques qui la font basculer dans un mélange de fantastique et SF. Dommage que certaines ambigüités et points forts du scénario ne soient pas plus poussés (le final quoi
Spoiler (cliquez pour afficher)
... donc en gros tout le monde reprend ses activités après avoir vu la vérité finale de l'Usine --qu'on voyait venir à 3 km cela dit-- et c'est tout ? Personne ne se remet en question ? Et du coup les sorciers pourchassés à nouveau, ils en font quoi maintenant que la fameuse usine à disparue ? Mouais)
. Une agréable série donc qui ne cassera pas trois pattes à un canard (de Tchernobyl) mais captive assez, c'est l'essentiel.
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Message par nobody smith »

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En 2010/2011, Marvel s’est associé avec Madhouse pour réaliser plusieurs mini-séries autour de quelques personnages phares. Au côté d’Iron Man et des X-men, il y avait donc ce Wolverine qui semblait de bon augure. Histoire de bien marquer son statut de pont culturel, la série prend ainsi comme point de départ le fameux comic de Chris Claremont et Frank Miller où Logan part au japon pour secourir sa bien-aimée Mariko. En fait, on pourrait se demander si la proposition n’était pas une fausse bonne idée. Le comic était mémorable pour son approche thématique et surtout les extraordinaires dessins de Miller. Toutefois, sa narration était très succincte et ne se prêtait pas forcément à une série télé. Le résultat le confirmera malheureusement. La gestion de la production est peut-être en cause. Le scénariste Warren Ellis définira le déroulement de la série et donnera les grandes lignes de chaque épisode, laissant le soin à l’équipe japonaise de développer le tout. Or ça ne semble pas avoir été le cas. Wolverine donne clairement le sentiment d’être une série écrite dans les grandes lignes. Le potentiel est là mais l’histoire se déroule de façon totalement artificielle et les personnages ne bénéficient d’aucun développement intéressant. Tout ce qui pouvait être savoureux est survolé et l'ensemble est cruellement superficiel. C’est d’autant plus rageant que même en terme d’action, la série est des plus décevantes. Malgré la possibilité de montrer un Wolverine plus violent que jamais, l’avalanche d’action est d’une totale banalité et la mise en scène ne fait jamais preuve d’inventivité face aux rares concepts intéressants (la route de l’enfer aurait pu pourtant donner un épisode sacrément excitant). Bref, c’est un naufrage complet. Malgré ses imperfections, le film de James Mangold est bien plus fréquentable en comparaison.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Décidément, la collaboration entre Marvel et Madhouse est un sacré gâchis. A la décharge de ce X-men, ça se tient un petit mieux que Wolverine. Le fait est qu’avec sa logique de groupe, la série propose des personnages aux pouvoirs variés et donc éviter de rendre les scènes d’action trop répétitives. Mais ça ne fait pas non plus de la série un sommet de virtuosité et d’inventivité. Car au-delà de ce point, on retrouve tous les défauts précédemment énoncés. Ce X-men version animé s’est ainsi 12 épisodes interminables avec une intrigue étirée à l’extrême par le biais de rebondissements fainéants et artificiels. C’est d’une lenteur insurmontable et d’un manque d’ampleur assez honteux. J’ai souvent eu l’impression de me retrouver devant l’équivalent dessiné d’un DTV tourné en Roumanie avec 5 figurants. Pas de quoi rendre donc intéressant des thématiques archi-rebattues. Et que dire du déplorable character design avec ces mâles à la musculature surgonflé en dépit du bon sens et ces demoiselles aux melons si énormes qu’on les croirait échapper d’un film de Russ Meyer. Non vraiment, c’était pas bien…
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A côté de Your Name, Kanojo To Kanojo No Neko est l’autre œuvre estampillée Makoto Shinkai de 2016. Cette mini-série est en effet tirée de son court-métrage éponyme mettant en scène un chat et sa maîtresse. Dit comme ça, le projet n’a pas l’air d’une bonne affaire. Les cinq minutes du court étaient parfaitement adéquates pour explorer le sujet et celui-ci ne gagnait pas à s’étendre sur une durée plus longue. Le format offre cependant un bon compromis (4 x 7 minutes) pour remodeler le court tout en lui conservant ses qualités. Le résultat est donc une bonne émulation du style de Shinkai. Que ce soit dans la forme (mise en scène contemplative, voix-off) ou le fond (personnages vivant à des rythmes différents, communication, solitude), la mini-série marche sur les traces du maître et le fait avec beaucoup de talent. Bref, c'est tendre et terriblement touchant.
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Si on ne me l’avait pas recommandé, je ne sais pas si j’aurais été au-delà du premier épisode de Flip Flappers. Je consomme tellement peu de ce genre de série que je me demandais dans quel bordel je mettais fourré. Je regardais donc d’un œil dubitatif une gamine rousse dans une petite tenue moulante foncée vers la ville sur une planche de surf volante, puis kidnapper une lycéenne timide et l’envoyer dans un monde bizarre après qu’un robot leur ait fait des chatouilles. Heureusement, dès le second épisode, la série pose quelques règles rendant un minimum compréhensible le fonctionnement de l’univers. Et à partir de là, la série s’avère plutôt sympathique. Sa grande qualité à mes yeux est de ne pas se laisser totalement emporter par son concept. Certes, celui-ci constitue une part de l’attrait de la série. Chacune des plongées dans Pure Illusion est l’opportunité de développer un style différent, ce que la série fait très bien par le biais d’une animation de fort belle qualité. La mécanique de l’univers est même brillante et me rappelle un peu le discours du Jeu De Soi dans le Sandman de Neil Gaiman (nous avons tous, même la plus banale des personnes, notre propre monde imaginaire). Mais le principe n’est pas juste utilisé comme une simple porte ouverte à tous les débordements. Il reste assujettit au cœur de l’histoire, soit la relation entre Cocona et Papika. La première est une lycéenne introvertie qui ne sait pas ce qu’elle veut faire de sa vie. A l’inverse, la seconde est un être déluré et insouciant qui profite de l’instant présent. Leurs aventures dans Pure Illusion tournent autour de l’exploration du lien et de la dynamique du duo. La série arrive à les rendre très attachantes, tout les faisant évoluer avec inventivité et pertinence (Papika se révélant au bout du compte replié sur le passé). Je pourrais reprocher le virage des derniers épisodes jouant la carte des grosses révélations fracassantes mais la série arrive quand même à conserver sa cohérence jusqu’au bout. J’aurais plus de chose à redire vis-à-vis de quelques éléments apparemment imposés comme des perso secondaires relous et autres gros plans sur la petite culotte des gamines. Flip Flappers reste cependant une expérience charmante.
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Ouh la sacrément bonne série que voilà. Mob Psycho 100 a le mérite de se vouloir beaucoup plus ambitieuse que ce que laisse supposer son pitch de base. Et il fait tout en évitant de jouer au petit malin qui n’a rien dans le froc. La série suit Mob, un adolescent détenteur de colossaux pouvoirs psychiques. Sa particularité est qu’il a une grande réticence à user de ses pouvoirs. Ils refusent que ceux-ci le définissent en tant qu’individu. C'est pourtant eux qui conditionne sa relation avec les personnages gravitant autour de lui. Détenteurs de pouvoirs ou non, ils convoitent d'une manière ou d'une autre sa puissance. La série puise de ce contraste un paquet de situations comiques hilarantes et de scènes d’action de qualité (l’animation est énergique et riche en trouvailles). Mais sa grande qualité est de savoir user de ce côté jouissif sans sacrifier ou pire se moquer du travail introspectif des personnages. Il y a constamment un côté touchant dans ce que les personnages recherchent en eux-mêmes, à commencer par la quête identitaire d’un personnage-titre introverti et ne sachant pas gérer ses sentiments. En résulte un parcours émotionnel d’une certaine justesse et souvent inattendu. Les membres d’un club de culturiste apparaissent par exemple comme les personnages les plus accomplis et sains de la série. Quant à Reigen, il a beau être un margoulin du paranormal à faire pâlir un Peter Venkman, il est capable de délivrer une forme de morale. Les surprises sont nombreuses et surtout font sens vis-à-vis de l’accomplissement des personnages. Bref, une série faite de folie jubilatoire tout en ayant un coeur.
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Message par nobody smith »

Terminé Yuri On Ice. Pour être honnête, je suis allé jusqu’au bout pour une seule et unique raison : l’animation absolument remarquable des scènes de patinage. Le travail sur l’anatomie, la gestuelle et la dynamique des chorégraphies est fascinant. Apparemment, la série a mis à contribution plus d’animateur qu’à l’accoutumée et le résultat se voit à l’écran. Limite, j’aurais pu me contenter de mater en boucle le générique d’ouverture :



Parce que tout le reste m’est passé complètement au-dessus de la tête. La narration est beaucoup trop hyperactive à mon goût. Elle est incapable de se focaliser, de trouver un ton qui lui soit propre. Du coup, ça bouffe à tous les râteliers. On te mixe l’intrigue sportive classique avec de la comédie bouffonne, du sentimentalisme et du delirium érotique. Le tout englobé avec des tendances très surexplicatives (la moitié des voix-off sur les scènes de patinage ne servent à rien). A mes yeux, c’est aussi sans intérêt dans le fond que formidable dans l’animation.
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One Punch Man a un peu la malchance de passer de mon côté après Mob Psycho 100, série postérieure tirée d’un manga du même auteur. Ça a été assez dommageable dans la vision de One Punch Man puisque celui-ci est beaucoup moins aboutie que Mob Psycho 100. La comparaison est d’autant plus aisée que les deux œuvres sont thématiquement similaires. A l’instar de Mob, Saitama est un personnage totalement surpuissant capable d’anéantir des monstres gigantesques d’un seul coup de poing. En contrepoint de cet incommensurable pouvoir, il a une personnalité simpliste et aspire juste à jouer les super-héros. Comme Mob Psycho 100, l’intérêt de la série vient donc du contraste entre les aspirations d’un être si fort et le regard que le monde pose sur lui. Cependant, là où Mob Psycho 100 arrivait être à la fois touchant, hilarant et impressionnant, la mécanique est moins performante dans One punch Man. La balance entre étude de caractère / action / comédie n’est en fait pas toujours assuré. La série souffre parfois de la trop grande mise en retrait de Saitama et d’un caractère répétitif, sans compter des gags parfois fainéants (les "lol koment y kose tro" c’est périmé depuis 2004). J’aurais probablement été plus enclin à adhérer à son ton si je l’avais découvert avant Mob Psycho 100 mais là, c’est surtout son aspect brouillon qui l’emporte.
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Message par nobody smith »

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Je ne qualifierais pas Made In Abyss de gâchis mais je dois avouer que la série est quand même loin d’avoir tenu les promesses de son univers. Ce dernier est en effet passionnant sur de multiples aspects. D’abord ne serait-ce que pour sa direction artistique magnifique. Mais il y a surtout ce concept même de l’abysse, gouffre plein de mystères qui n’est pas sans effet sur ceux qui s’y enfoncent. Plonger dans l’abysse, c’est avant tout découvrir des choses qu’on n’aurait pas forcément voulu sur soi. Le principe amène ainsi à la série vers une certaine noirceur et un dernier épisode particulièrement dérangeant (avec aussi un peu de pathos mais ça passe). Le problème est qu’avant cette dernière ligne droite, la série aura globalement fait du surplace. Des 13 épisodes composant cette saison, plus de la moitié sont consacrés à l’exposition. Si l’attention ne retombe pas grâce à l'intérêt suscité par l’univers, le caractère explicatif de la série devient rapidement pesant et on désespère que l’aventure en devienne enfin une. La série est donc loin de réaliser son potentiel malgré ses qualités. Je reste cependant curieux de voir la suite, ne serait-ce qu’en raison de sa dernière partie réussie.
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Omael
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Message par Omael »

Sans doute par nostalgie et mon côté dessineux, j'ai depuis 3 ans une vraie boulimie d'animation, principalement japonaise.
J'ai dévoré l'intégralité de ce fil et reviens régulièrement consulter ce topic depuis plusieurs mois, pour y trouver des conseils de visionnage ou confronter mon ressenti aux avis qui y ont été détaillés. Donc merci :D

J'ose une petite exhumation pour parler à mon tour de quelques découvertes récentes.


Master Keaton (1998 - 2000) - Masayuki Kojima, Hokusei Katushika et Naoki Urasawa

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On y suit les enquêtes de Taichi Keaton, anglais d'origine japonaise, ancien SAS et prof d'histoire, et enquêteur pour le compte de la Lloyd's, la célèbre compagnie d'assurance. Les épisodes sont autonomes, racontant chacun une histoire qui se suffit à elle-même, sans pour autant enfermer la série dans une routine. Elle parvient régulièrement à rompre le schéma qui, de fait, disparait complètement au bout de quelques épisodes : enquêtes donc, mais également attentats, prise d’otages, aventures viticoles ou culinaires, survie dans le désert,... Les sujets, enjeux et genres abordés sont donc très variés, la tonalité change elle aussi au grès des épisodes, tout en conservant une belle finesse dans le traitement de chacun des 39 récits. Le héros endosse tour à tour sa casquette de prof, d'enquêteur, d'ancien militaire, ou tout simplement de père, et laisse parfois même la place à d'autres personnages dans la conduite du récit, ce qui empêche encore toute monotonie. On y voyage beaucoup, principalement en Europe, avec un soin particulier pour restituer l'ambiance des lieux visités, et le contexte historique qui se cristallise sur l'après-chute du mur de Berlin. Pas de fil conducteur, si ce n'est le personnage principal, son entourage et son passé qui se dévoile progressivement au fil des épisodes. J'ai trouvé la série passionnante : chaque petite histoire est particulièrement bien ficelée, ne négligeant pas les moments de pause, et regorgeant d'enseignements historiques / scientifiques. L'humanisme discret de son héros le rend très attachant, et l’émotion m'a cueilli souvent au détours de ses aventures. Visuellement, ça a le charme de l'animation de l'époque, sans rivaliser techniquement avec les sommets des années 90 : mais l'animation est très correcte, avec de beaux décors peints à la main, le tout soutenu par une belle musique assez originale. Rétrospectivement, je ne peux m'empêcher d'y voir un prototype de Monster, du même auteur (j'y reviens plus bas). Bref je recommande, d'autant que le coffret DVD est abordable et de bonne facture (avec une VF très correcte), même si la copie n'a clairement pas été remastérisée. 9/10 sans doute trop généreux mais j'ai vraiment été touché.


Vision of Escaflowne (1996) - Shōji Kawamori, Kazuki Akane et Hajime Yatate

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Lycéenne transportée dans un monde merveilleux, à la lisière du rêve, Escaflowne est une sorte de variation du Magicien d'Oz, nous transportant dans un univers de fantasy résolument original : pas de nains ni d'Elfes ici mais des êtres humains et des animaux hybrides, baignant dans un monde médiéval teinté de quelques saillies futuristes et steampunk particulièrement bien intégrées, et des enjeux pour le moins inhabituels portant sur la maîtrise scientifique du destin, ce qui a le mérite de dévier de la sempiternelle quête d'objet de pouvoir, mais qui dans le même temps rend l'intrigue un peu absconse. Plastiquement, c'est vraiment de haute tenue : les graphismes sont excellents, à la fois l'univers riche et cohérent, merveilleusement rendu et parfois poétique, les personnages qui se démarquent par leurs traits originaux, et la musique de Yoko Kanno et d'Hajime Mizoguchi qui est vraiment somptueuse. Reste donc le récit, passionnant lorsqu'il s'attache aux personnages et à leurs problématiques, au décalage entre cette adolescente timide, romantique et pleine de doute, et son entourage fantastique, à la façon aussi dont ce monde fantastique devient une sorte de matérialisation de ses fantasmes et de ses frayeurs, mais récit qui devient un peu confus vers la fin, faute sans doute à cette ambition d'introduire un concept résolument original mais compliqué à appréhender. 7/10
Par contre, côté produit, et j'ai l'impression que c'est malheureusement récurrent avec Dybex, un DVD du coffret est difficilement lisible, il m'a fallu contourner en naviguant dans les chapitres par le menu de mon lecteur plutôt que par le menu du DVD.


Ajin (saison 1 - 2 / 2016) - Hiroyuki Seshita et Andou Hiroaki

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L'idée de départ est intéressante, avec cette nouvelle espèce humaine émergente qui a la faculté de revenir systématiquement à la vie. Le problème est que cela vire rapidement à une sorte d’ersatz d'X-Men : même clivage entre les protecteurs de l'humanité et ceux qui veulent au contraire leur revanche par l'asservissement, même animosité des humains mortels envers ces mutants, même phase d'apprentissage des pouvoirs, etc. Le personnage principal est curieusement antipathique : adolescent surdoué froid, égoïste et calculateur, il n'aide vraiment pas à s'impliquer dans ses aventures. Quelques moments assez spectaculaires sont appréciables ici et là, notamment dans le déroulé du plan machiavélique de l'antagoniste qui reste intéressant à suivre même s'il a de fort relent de celui du Joker dans The Dark Knight. Esthétiquement, il ne faut pas être allergique au cel-shading, qui ajoute encore à la froideur et à l'artificialité de l'ensemble. Assez moyennement convaincu par cet anime que j'avais vu pourtant bien noté par ailleurs : 5/10. Deux coffrets trouvés pas cher en début d'année en grande surface, un épisode à moitié illisible encore une fois, mais visiblement disponible sur Netflix (qui le produit).


Monster (2004) - Masayuki Kojima et Naoki Urasawa

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De Master Keaton on retrouve Urasawa l'auteur du matériel original, le même réalisateur Kojima, et le même compositeur, et tous augmentent d'un sérieux cran la qualité de leur production. Kenzo Tenma, le héros de Monster, est une variation plus romantique de Taichi Keaton, avec qui il partage les mêmes traits, mais agencés de manière plus fine et réaliste. On y retrouve aussi certains ponts thématiques : le contexte de l'Allemagne en pleine réunification sur lequel le récit se focalise complètement ici, un héros japonais expatrié dont le quotidien se retrouve ici soudainement vampirisé par les zones sombres de l'Histoire européenne. Il y a la même profusion de personnages, avec son flot de destins qui s'entremêlent, bénéficiant tous d'un soin égal dans leur écriture, chacun ayant sa propre histoire et ses propres enjeux. Mais cette fois, tout cela se noue autour d'une intrigue passionnante et complexe, d'une richesse incroyable et déroulée avec une minutieuse perfection tout au long des 74 (!) épisodes recouvrant plus d'une décennie dans le récit. Une petit trentaine d'heures sans aucun temps mort, absolument trépidantes, sans pour autant négliger la mise en place d'une atmosphère étrange, presque fantastique à certains endroits (il faut cependant avoir cette trentaine d'heures à investir avant de se lancer la série, et adhérer au rythme de la série). Bien sûr, on y voit bien les inspirations, du Fugitif à certains romans de Stephen King (Bazaar notamment), mais tout cela est parfaitement assimilé pour offrir une épopée policière et humaine captivante et poignante. La façon dont la série entremêle ses arcs, fait se croiser ses personnages, les fait se séparer puis se retrouver, est fabuleuse, et se rapproche en cela de la narration de certaines grandes séries "live" plus récentes (même si le sujet n'est pas du tout le même, j'ai pensé à The Leftovers par moment, sur cet aspect). Techniquement, l'animation est très bonne même si elle n'occasionne aucun moment d'une grande virtuosité, ce n'est pas l'objet de la série. La mise en scène est impeccable, elle capte à merveille toute la tension sourde et la noirceur insidieuse du récit sans jamais s'y complaire, il y a toujours un contre-point lumineux qui éclaire l'intrigue. Et pour une fois, la "résolution", exercice périlleux inhérent au genre, et souvent déceptif, est ici complètement satisfaisante. Bref, complètement conquis. 9/10
Le coffret est impeccable, mais ne propose aucun bonus. La VF est excellente et se prête bien au contexte européen de la série. Il est curieux de ranger les DVD l'un sur l'autre dans le boitier, mais c'est sans doute pour gagner de la place (74 épisodes sur 20 DVD). Il semble épuisé actuellement, alors que je l'ai vu en grandes surfaces en fin d'année.

Iczer One (1985) - Toshihiro Hirano

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Série B aussi délirante que déviante, qui mêle romance saphique et érotisme soft, action à coup de méchas et sabres-laser (!), extraterrestres parasites occasionnant des transformations gores bien dérangeantes dignes d'un Rob Bottin, et une bande-son pop bien des 80s. L'histoire est complètement WTF, prétexte à un défouloir qu'autorisait sûrement le format vidéo débarrassé de toute censure. Une curiosité quoi. 6/10.

Yu Yu Hakusho (19982) - Akiyuki Arafusa et Noriyuki Abe

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Ça commence un peu comme Wingman : le ton est léger, avec son lycéen aux pouvoirs surnaturels, accompagné d'une fille d'un autre monde, et amoureux de la première de la classe, devant composer entre ses missions et son quotidien d'élève turbulent. Puis, ça bifurque assez rapidement vers des horizons franchement et définitivement fantastiques, et sur des arcs plus conséquents, s’étalant sur plusieurs épisodes, permettant de déployer un univers bigarré, sombre et violent, avec une cohérence intéressante, et de développer sa troupe de personnages attachants. C'est au final presque un brouillon du Hunter x Hunter du même auteur, dont on y retrouve ici le prototype des personnages principaux, l'ébauche d'un univers qui sera bien plus complexe et travaillé dans son œuvre suivante, toute une technicité particulièrement cohérente sur la gestion des pouvoirs issue des jeux de rôles et des jeux de cartes, et certains chapitres qui préfigurent les grands arcs de Hunter x Hunter : les épreuves de Genkai rappellent l'examen final des Hunters, le tournoi des arts martiaux de l'ombre rappelle ce que sera la tour du tournoi céleste, la porte des ténèbres évoque l'arc York Shin City, etc. Ça n'a pas encore la richesse et la rigueur de Hunter x Hunter, mais j'ai suivi l'aventure avec un vrai plaisir, si ce n'était 3 DVD partiellement illisibles (encore Dybex) sur les deux coffrets, et que j'ai donc pu rattraper par d'autres moyens. 6/10.
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par jhudson »

Vision of Escaflowne existe en Blu ray chez Dybex et Yu Yu Hakusho est prévu sous peu en Blu ray.

Des séries produites sur pellicule qui ont un gain important a coté des DVD , et contrairement aux séries après les années 2000 produites en Vidéo SD.

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batfunk
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par batfunk »

Kimagure Orange Road(1987-1988)

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Après avoir savouré ce chef d'oeuvre qu'est Maison Ikkoku, en vo sous titres anglais, dans une édition 100% parfaite mais pirate, je m'attaque ici à un autre classique des années 80,jamais vu enfant par contre et diffusé en France sous le titre Max et Compagnie).

Ce qui marque ici, c'est la patte 80's beaucoup plus marquée que dans Maison Ikkoku. On a droit à de magnifiques morceaux J-pop d'époque(la musique de l'opening de la saison 1 est fantastique, par contre l'opening stroboscopique vous donnera une crise d'épilepsie :lol:), le ton est plus léger, le contexte social est beaucoup moins marqué et l'histoire se concentre exclusivement sur le triangle amoureux Kyosuke-Madoka-Hikaru.
Autre grosse différence, l'introduction de la magie avec les pouvoirs de la famille de Kyosuke, qui seront les principaux ressorts comiques de la, série( l'autre étant le running gag Umao-Ushiko, qui m'a bien fait marrer par son inventivité :lol:). Je dois avouer que cet aspect magie à la Ranma1/2 m'a un peu déconcerté au début, on est loin du réalisme de Maison Ikkoku et puis...
Et puis j'ai réalisé que, Kimagure Orange Road n'a pour autre vocation que d'être un divertissement léger, un pur objet pop. Une fois ce fait intégré, on apprécie à sa juste valeur les personnages, au développement certes très limité. Madoka la belle rebelle(qui tabasse littéralement les machos :shock: ) , Kyosuke l'indécis amoureux, l'innocente(cruche ?) et spontanée Hikaru les amis obsédés sexuels Seiji et Hatta...
Peu de profondeur mais une légèreté et insouciance typique des années 80,avec des hommages appuyés à la culture pop de l'époque(Top gun, Retour vers le futur, Godzilla...),aux figures d'époque(Madoka la Sukeban, la fille délinquante à la James Dean) un très joli dessin et de superbes musiques. Loin de l'attachement créé par les personnages de Maison Ikkoku mais fun et rafraîchissant !

À noter que la version blu-ray éditée par Diskotek(Zone A uniquement) est absolument irréprochable, avec une image et un son parfait et en bonus des notes intéressantes sur la traduction, qui illustrent toute la difficulté de traduire certaines expressions ou jeux de mots sans aucun équivalent en anglais...

7/10
Telmo
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par Telmo »

Merci pour l'avis et le rappel (Max et Compagnie ça ne nous rajeunit pas...). Zone A confirmée pour le Discotek donc. C'est souvent marqué comme tel sur bluray.com et une fois en main, ça passe en zone B (City Hunter) mais là c'est avéré.
batfunk
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par batfunk »

Ça tombe bien, je suis en train de me faire la première saison de City Hunter, on comparera nos impressions. :D
Quant à Maison Ikkoku, MP si tu veux le lien pour le coffret :wink:
batfunk
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Re: Notez vos derniers épisodes d'Animé

Message par batfunk »

Onihei(2017)(Amazon Prime, derniers jours !!! )


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Attention, patrimoine national japonais ! A la base, Onihei Kankachô est le personnage culte principal d'une série de nouvelles policières historiques, 137 au total publiées à partir de 1967 et toutes adaptées à la télé.Un monument donc.
L'histoire ? Heizou Hasegawa,surnommé Onihei par les criminels, chef de la brigade vol et incendie de la ville d’Edo au 18ème siècle durant le règne du Shogun Tokugawa, s'occupe avec sa brigade des enquêtes criminelles de manière musclée. La dextérité au katana d’Heizou en fait un policier craint par la pègre.

Je dois reconnaitre qu'il m'a fallu un ou deux épisodes pour m'habituer au dessin(classique? ) très différent du style actuel.Passé cette adaptation, une seule pensée me vient:c'est beau!
Je m'inscris par contre en faux contre les accusations de manichéisme souvent lues ici et là , c'est même tout le contraire de cette anime. Reprenons la définition du Larousse:
Manichéisme:"Qui apprécie les choses selon les principes absolus du bien et du mal, sans nuances et sans état intermédiaire"
Alors oui, la série et le héros suivent un code moral exigeant, celui-là même du Bushido. Même certains voleurs. Mais le code du héros est souple en fonction de la situation, il laisse ainsi s'échapper parfois des voleurs par bienveillance envers leur passé, jusqu'à en embaucher certains.
Pourquoi? Parce que lui même est loin d'avoir été un saint dans sa jeunesse,avant de devenir un sage.Et les actions des "méchants" sont presque toujours justifiées par leur passé ou de motivations bien humaines(l'avarice, la jalousie, la haine...) Le format court et stand alone des épisodes ne permet pas de grands intrigues ou enquêtes , mais beaucoup d'épisodes creusent le passé des principaux personnages, qui du coup deviennent très attachants.
Un critique citait Maigret et c'est exactement cà. Tout comme Simenon, c'est une plongée dans l'âme humaine, avec toutes ses contradictions.L'action(bien ficelée) et le suspense sont ici au second plan.
Une merveille de sensibilité et de tolerance.J'attends la saison 2 avec impatience.

9/10
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