Définition de DVD collector (n.m., 2000) [peut également se dire d'une édition blu-ray], terme éventuellement associé à "simple" et "ultimate" :
"Collector" est un terme qui signifie mieux que "simple" mais moins bien que "ultimate". Ce dernier terme met plus de temps à apparaître, afin que le public puisse racheter son film après avoir dépensé pour le "collector". Si l'on se réfère à sa base linguistique moderne, "ultimate" veut dire à la fois "se faire mettre bien profond" et "rajout de broutilles".
Exemple : Oh, tiens, l'édition Ultimate de Je t'explose à chaque seconde ! Chouette ! J'avais déjà le collector, mais je vais quand même prendre cette ultimate (c'est à dire :
je veux bien me faire mettre bien profond pour un rajout de quelques broutilles).
Ceci étant dit, le collector peut également proposer une meilleure image. En ce cas, l'achat devient plus intéressant, même si parfois on voudrait bien juste le film et pas le second disque de "bonus qui servent la moitié du temps à rien" (voir définition de "bonus", élément plus ou moins intéressant selon les éditions DVD). Le collector peut revêtir plusieurs formes. Ainsi il peut être dans un coffret normalisé (cartonné, plastifié...), ou bien apparaître avec force fanfreluche et autres décorations en rapport avec le film. Un terrain idéal pour l'affrontement du bon et du mauvais goût.
Exemple du bon goût : La mallette
James Bond (voir illustration ci-dessous).
Exemple de mauvais goût : La glacière de
Camping 2 (voir illustration ci-dessous).
Bon goût
Mauvais goût
Le DVD collector est également la passerelle nécessaire entre l'édition "simple" et le blu-ray. Ainsi, par exemple, au sein de certains milieux à forte teneur cinéphile (du terme grec "geekis collectionikos"), un lot considérable d'énergumènes interrogés répondra qu'il a le film en quatre éditions différentes, voir cinq selon les générations qui ont connu ou pas la VHS : l'édition VHS, puis DVD "simple", puis DVD "collector", puis DVD "Ultimate", puis blu-ray. Certains possèdent ainsi plusieurs éditions d'un même film et, mieux encore, peuvent parfois prétendre à ne pas avoir déballé les différentes éditions avant d'avoir acheté la dernière en date. Cela donne au DVD collector un aspect peu pratique et inutile, ce qui laisse à penser qu'il agit psychologiquement sur le consommateur et lui donne satisfaction de par sa possession au premier degré.
Exemple : Arf, j'ai acheté Alien en édition blu-ray, mais j'avais pas encore déballé mon coffret DVD "Ultimate" acheté il y a quatre ans !
Cependant, le DVD collector a lassé avec les années. Il a donc fallu qu'il trouve des termes associés, des subdivisions de sujets (répondant aux critères de l'organisation Rameau utilisée par la section de recherche de termes de la BNF). Ainsi, plusieurs termes désormais bien connus ont fait leur apparition afin de rendre le terme "collector" plus fun et plus convaincant pour le public de masse (du terme grec "consommatikos alpha"). Parmi les subdivisions de sujets :
Edition voulue par le réalisateur /
Edition limitée /
Le film qui a inspiré... [ex : Steven Spielberg] /
Le film de l'année aux Etats-Unis /
Le film aux 5 Oscars /
9 nominations aux Oscars (important : tout en omettant le fait que le film n'en n'a obtenu aucun) /
La suite du chef-d'oeuvre de... [ex : John Carpenter] /
Le film préféré de... [ex : Martin Scorcese] /
Le chef-d'oeuvre de... [ex : Steven Spielberg]... etc etc...
Ces termes associés ont pour but de niveler la qualité cinématographique (en général par le bas, même si cette assertion est sujette à caution chez de nombreux cinéphiles) tout en vidant de leur substance des termes tels que "chef-d'oeuvre", "grand film", "Oscar"... etc etc... Il semble que le cinéphile soit plus réticent à accepter ces fameux termes associés, sujets dans son milieu à des rires et autres moqueries. Il n'en demeure pas moins que, en tant qu'amateur de bon goût averti, il repartira cependant avec la même édition que le public de masse. Si l'avis diffère, le geste, lui, demeure donc le même.
L'extrait journalistique peut aussi être associé à l'édition collector, censé lui donner une stature sérieuse. Parmi les termes employés habituellement :
Le film de l'année /
Une mise en scène éblouissante /
Une perfection rare /
Le meilleur film de... [ex : Quentin Tarantino]
depuis des années /
Merveilleux, inoubliable, grandiose /
A voir absolument /
Effets spéciaux stupéfiants /
Le film d'une génération... etc etc... Les combinaisons sont également possibles. Afin de leur adjoindre une perte supplémentaire de crédibilité et de renforcer leur statut vendeur, l'édition ajoute généralement entre parenthèses le nom du magazine ayant inventé cette pluie d'originalité :
Studio Ciné Live (du grec "Amerikanos adoros"),
Les cahiers du cinéma (du grec "cinematographikos inconitos") ou encore
Le parisien,
Le monde,
Le figaro... (du grec "Critikos merdikos").
Exemple : Ce merveilleux film générationnel, aux effets spéciaux stupéfiants, est éblouissant dans sa mise en scène. Le film de l'année. Inoubliable. (Le parisien)
Le DVD collector revêt surtout l'importance d'un objet économique étudié en amont afin de produire un "effet acheteur" chez le consommateur. C'est son unique fin concrète, même si la morale déployée par les cinéphiles (utilité de la chose) laisse penser le contraire. Toutefois, à l'image des éditions empilées et jamais déballées, les bonus peuvent rendre heureux le cinéphile sans qu'il éprouve le besoin de les regarder. Le DVD collector (et ses déclinaisons) soigne donc une fois encore sa cohérence générale.
. Certains méritent certes cette appellation mais c'est loin d'être le cas pour tous. Des termes souvent sacrément mensongers.
), mais ce n'est même pas systématique.
A la grande époque du dvd, les collectors étaient tout de même bien sympas. Le film dans sa meilleur présentation possible, des bonus, des goodies...
Julien Léonard ! 
!