L'Ange de la vengeance (Ferrara)

[Alphonse Tram]

Sympas les suppléments de Thoret et Lemaire. Le premier n'apprendra pas grand chose à qui a déjà lu son pavé sur les 70's mais c'est toujours un plaisir de l'écouter, le second a quelques anecdotes croustillantes sur sa rencontre avec Ferrara. Concis, ludique, au poil.

Le film quant à lui est un chef-d'oeuvre.

+1 pour les suppléments. Thoret parle vite, c'est touffu mais il réussit à garder une ligne principale claire sur le genre "rape & vengeance". Les différentes voies explorées donnent envie d'en savoir plus. Sérieux.

Le deuxième est moins sérieux mais tout aussi bavard. Je ne me rappelle plus sur quel(s) autre(s) titre(s) il intervenait également, mais le type est rigolo. Les deux intervenants se complètent bien finalement.

Bravo !

[Fatalitas]

Sympas les suppléments de Thoret et Lemaire. Le premier n'apprendra pas grand chose à qui a déjà lu son pavé sur les 70's mais c'est toujours un plaisir de l'écouter, le second a quelques anecdotes croustillantes sur sa rencontre avec Ferrara. Concis, ludique, au poil.

Le film quant à lui est un chef-d'oeuvre.

+1 pour les suppléments. Thoret parle vite, c'est touffu mais il réussit à garder une ligne principale claire sur le genre "rape & vengeance". Les différentes voies explorées donnent envie d'en savoir plus. Sérieux.

il a reussi à me faire acheter Joe de John G. Avildsen, par curiosité

[boulgakov]

Revu ce week end et etonnament une grosse déception... Alors que des revoyures récentes de Bad Lieutenant, King of New York, Nos Funerailles et même Driller Killer m'avaient réjouies, ce film, découvert (et aimé !) il y a 5 ans et revu ici en dvd, m'a laissé froid. Je trouve ça extrêmement amateur, le jeu de Zoé Lund me fatigue au bout d'un quart d'heure, la série de meurtres au centre du film est longue, caricaturale, répétitive (il faut le faire pour un film d'1 heure 20) et surtout pas si inventive que ça. Ferrara n'arrive pas à créer une ambiance assez singulière pour palier le manque de profondeur de son histoire. Le mutisme du personnage principal me semble artificiel, au moins autant que la violence froide (viol+viol+meutre+découpage au couteau+hachage.....) du film. La scène "à la Carrie" est étrange notamment ce long plan où une amie de Thana tient un couteau-phallus dans ces mains avant de la poignarder, mais c'est peu pour un "chef d'oeuvre". J'imagine que cette oeuvre, à l'époque, pouvait laisser augurer le meilleur pour ferrara mais en l'état ce n'est pas un grand film.


Et puis Thoret qui, aussi passionnant qu'il soit, sert toujours la même soupe, d'articles en articles, d'interviews en interviews...ça devient fatiguant. Quand à L'ami Lemaire, il m'énerve.

[Blue]

Je trouve ça extrêmement amateur

Bah au moins ça reste monté plus que correctement, pour un film amateur. (Re)vois les "I Spit on Your Grave", "Last House on the Left" ou "They Call Her One Eye", tu verras la différence à ce niveau.
Les seuls films d'exploit' que je connaisse qui soutiennent la comparaison avec ce Ferrara, c'est les premiers "Joshuu Sasori" réalisés par Ito Shunya.

[boulgakov]

Je trouve ça extrêmement amateur

Bah au moins ça reste monté plus que correctement, pour un film amateur. (Re)vois les "I Spit on Your Grave", "Last House on the Left" ou "They Call Her One Eye", tu verras la différence à ce niveau.
Les seuls films d'exploit' que je connaisse qui soutiennent la comparaison avec ce Ferrara, c'est les premiers "Joshuu Sasori" réalisés par Ito Shunya.

Rien vu de tout ce que tu cites (ah si last house on the left)... Mais je dois avouer que ce n'est pas au niveau du montage que j'ai trouvé ça "amateur" (d''ailleurs il y a un joli montage en surimpression quand Thana cauchemarde, en le voyant je me suis dit "quel joli montage. Simple et beau."). C'est plutôt dans cette volonté de "faire cinéma" tout en n'y arrivant pas, j'ai vu des films mal montés qui m'ont bien plus emportés que celui ci.

[Blue]

C'est plutôt dans cette volonté de "faire cinéma" tout en n'y arrivant pas

Oualalala Mais si ce n'est pas du cinéma tout en étant artificiel (tu le dis) et bien monté (tu l'avoues), qu'est-ce que c'est donc alors ?

[boulgakov]

C'est plutôt dans cette volonté de "faire cinéma" tout en n'y arrivant pas

Oualalala Mais si ce n'est pas du cinéma tout en étant artificiel (tu le dis) et bien monté (tu l'avoues), qu'est-ce que c'est donc alors ?

Bonne question

Les termes "cinéma" et "amateur" sont certainement mal choisis. Je reconnais que le film est assez bien monté mais ça n'en fait pas un bon film pour autant ("contraposée" de mon assertion plus haut, un mauvais montage ne fait pas forcément un mauvais film). Ce film est bien un film de Cinéma (pas de doute la dessus) mais son mélange de film de cinéma d'exploitation et d'un autre genre qui se veut "supérieur" au simple cinema d'exploitation me gêne... dans ses meilleurs moments c'est assez beau, dans d'autres c'est désagréables (les scènes de meurtres centrales, les scènes à l'atelier de couture...). Ma justification n'est probablement pas trés claire, mais en gros, dire que bien monter des scènes aussi connes (à ne pas confondre avec certaines scènes chez De Palma: bien montées, triviales... mais intriguantes) me fait une belle jambe résume assez bien mon rapport au film.

Enfin, je suis un peu dur avec le film mais c'est parce que j'en avais un excellent souvenir. Il y a quand même de belles choses ici.

[Blue]

son mélange de film de cinéma d'exploitation et d'un autre genre qui se veut "supérieur" au simple cinema d'exploitation me gêne

Alors là ça demande précision, amigo. Thématiquement, si je ne vois pas de prétention de Ferrara à réinventer la bobine avec son film ni à disserter sur les biens fondés de l'auto-défense, "L'Ange de la Vengeance" n'en reste pas moins l'oeuvre matricielle des obsessions d'un cinéaste qui avait déjà à cette époque des choses à dire et un véritable regard (le film se pose naturellement comme témoignage d'une violence urbaine gangrénant New-York et ses habitants). Formellement, si Ferrara chiade sa catharsis finale, ça n'en reste pas moins d'une grande sécheresse dans sa globalité (renforcée par le jeu de la Tamerlis).
En 1H15 et avec une héroïne qui cause pas, le film de Ferrara s'établit en quelque sorte comme la quintessence du rape & revenge à tendance féministe, ce à une époque charnière (début 80), et plus encore, il anticipe sur la vague des girls with guns qui feront le pain béni de l'industrie HK à partir de la moitié des 80's (Yes Madam, 1985). Moi je dis trop fort, Abel.
Well... maintenant la question qui tue : ce qui peut être bradé au départ comme une pure bisserie d'exploitation n'a t-il pas le droit au final à un traitement digne de ce nom ?

[Borislehachoir]

Vu la semaine dernière et je souscris à tout le bien qu'en dit le monsieur à l'avatar aussi émoustillant que ne le sont pas ses problèmes plantaires.

[Boubakar]

Je souscris à tous les louanges proclamés ci-dessus ; c'est génial, bien qu'un peu kitsch parfois (le bruit de la scie quand elle découpe le deuxième violeur ). Zoe Lund est épatante.
Et les deux suppléments sont aussi très intéressants, surtout les anecdotes de Christophe Lemaire quant à la sortie du film.

[boulgakov]

son mélange de film de cinéma d'exploitation et d'un autre genre qui se veut "supérieur" au simple cinema d'exploitation me gêne

Alors là ça demande précision, amigo. Thématiquement, si je ne vois pas de prétention de Ferrara à réinventer la bobine avec son film ni à disserter sur les biens fondés de l'auto-défense, "L'Ange de la Vengeance" n'en reste pas moins l'oeuvre matricielle des obsessions d'un cinéaste qui avait déjà à cette époque des choses à dire et un véritable regard (le film se pose naturellement comme témoignage d'une violence urbaine gangrénant New-York et ses habitants). Formellement, si Ferrara chiade sa catharsis finale, ça n'en reste pas moins d'une grande sécheresse dans sa globalité (renforcée par le jeu de la Tamerlis).
En 1H15 et avec une héroïne qui cause pas, le film de Ferrara s'établit en quelque sorte comme la quintessence du rape & revenge à tendance féministe, ce à une époque charnière (début 80), et plus encore, il anticipe sur la vague des girls with guns qui feront le pain béni de l'industrie HK à partir de la moitié des 80's (Yes Madam, 1985). Moi je dis trop fort, Abel.
Well... maintenant la question qui tue : ce qui peut être bradé au départ comme une pure bisserie d'exploitation n'a t-il pas le droit au final à un traitement digne de ce nom ?

Pas trop envie d'entrer dans ce genre de débat plein d'exemples et de contre exemples tous plus subjectifs les uns que les autres...
Pour répondre à la question qui tue: oui, bien sûr, une bisserie a le droit d'être réalisée avec soin. Mais le soin de la réalisation n'empêche pas la bêtise, et quand ils se mélangent (pour moi c'est le cas dans quelques scènes déjà citées) c'est encore plus énervant. Aprés, quelque soit le contexte historique, cinématographique ou social, tout cela est subjectif... Ce film ne me touche plus, je le trouve dépassé. il ressemble à un brouillon des thématiques fétiches de Ferrara... ce qui peut le rendre attachant, mais pas plus. C'est un peu le "Sisters" de Ferrara (même si, étonnament, je préfère Sisters).

Et puis la notion de "film matriciel" m'énerve un peu.