Les derniers Bonus que vous avez vus

Rubrique consacrée aux DVD de films tournés à partir de 1980.

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Boubakar
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

La planète des vampires : outre le copie 4K de toute beauté, rendant justice à la vision en salles lors de sa ressortie en l'été 2016, l'édition proposée par La Rabbia propose quelques bonus.
Il y a quelques bandes-annonces (sauf l'italienne), une version condensée en 16mm (et qui dure 16 minutes) du film en version allemande, et un documentaire de 37 minutes. Outre l'incontournable Nicolas WInding Refn (qui lance au début une assertion provocatrice sur Alien sous les applaudissements du public), il y a Lamberto Bava (fils du réalisateur et assistant réalisateur sur le film), le chef costumier, le producteur, Christophe Gans (qui analyse très intelligemment l’œuvre de Bava) et Luigi Cozzi. Tous semblent marqués par le tournage fait avec des bouts de ficelles mais dont le talent pictural de Mario Bava (qui fut également, de manière officieuse, le directeur photo du film) faisait des merveilles. Il y a aussi ce passage intéressant où le costumier ressort les accessoires du film, plus de 50 ans plus tard, expliquant là aussi les moyens utilisés pour leur donner une apparence luxueuse. On parle rapidement sur le casting, dont cette erreur qu'a été d’embaucher Barry Sullivan, bien trop âgé pour le rôle, alors qu'à l'origine, Mario Bava voulait faire une romance avec l'héroïne.
Quant au livret disponible dans le coffret, on va dire gentiment que seulement 20 pages de texte (pour 40 au total), ça fait très léger, même si l'interview de Lamberto Bava est intéressante, revenant sur ses relations avec son père, disparu subitement.
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Boubakar
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Les duellistes : produite par Charles de Lauzirika, qui conçoit les bonus des films de Ridley Scott, cette édition est au fond assez légère, mais recèle une petite pépite qui est une discussion de 30 minutes entre le réalisateur et Kevin Reynolds, qui sortait tout juste de La vengeance de Monte-Cristo.
Le ton est détendu entre les deux hommes, et Ridley Scott raconte sans soucis à quel point faire ce film a été difficile. Au départ, il était connu pour avoir réalisé près de 2000 publicités, et l'argent mis de côté le laissait à l'abri du besoin, lui permettant de faire un premier long-métrage. Il choisit une histoire libre de droits, adaptée de Joseph Conrad, et au prix de difficiles négociations avec la Paramount (acteurs imposés parmi une liste, Ridley Scott qui sacrifiera son propre salaire...), le studio lui donnera 900 000 dollars pour ce qu'ils pensaient être un film de cape et d'épée.
On apprend notamment que le tournage s'étant passé entièrement en France, notamment en Dordogne, les décors que l'on voit sont tous authentiques, et que Ridley Scott a réussi à ce que Harvey Keitel vienne sur le film parce qu'il lui a dit qu'il pourrait bien manger et boire sur le tournage :mrgreen: : comme quoi, jouer dans un film tient parfois à peu de choses...
Quant à Albert Finney, qui a un rôle secondaire, c'est en caisses de champagnes qu'il fut payé.
On apprend aussi que Ridley Scott savait dès le départ ce qu'il voulait, avec l'aide de storyboard qu'il a entièrement dessiné lui-même, avec la participation de son équipe technique, qui était celle avec qui travaillait au temps de la publicité. Il y a juste une scène qui n'a pas été tournée comme prévue, mais que le réalisateur a tiré à son avantage : celle où Keith Carradine demande Cristina Raines, cette dernière commençant à rire alors que ça ne devait pas être le cas. C'est qu'en fait, alors qu'ils étaient accompagnés de deux chevaux pour le plan, l'actrice a vu dans son champ de vision un cheval avoir soudain une énorme érection, et qu'elle ne pouvait pas garder son sérieux. Le plan ne sera pas retourné par manque de temps, mais dans le film, c'est pris comme un rire nerveux.
Dans cette discussion entre les deux réalisateurs se trouvent quelques archives, dont une interview du scénariste, un passage sur le tournage (où il avait l'air de faire très froid), et un détour au Festival de Cannes où le film gagnera l'équivalent de la Caméra d'Or.

Dommage qu'il n''existe pas un blu-ray rendant hommage à la sublime photo de Frank Tidy ; ce qui est d'autant plus bête que Ridley Scott a supervisé la plupart des restaurations de ses films il y a peu de temps, et on ne voit rien venir...
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Torrente »

Il y a eu un blu-ray en import US (ainsi qu'une copie en Espagne) mais rien en France :(
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Mask : à ce jour, le blu-ray édité chez Elephant semble être une première mondiale pour le film de Bogdanovich, et propose non seulement les bonus du dvd Universal sorti en 2004. A savoir une interview de 23 minutes du réalisateur, le commentaire audio (sous-titré) et bien entendu le Director's cut qui a une histoire particulière.
Et le seul bonus français est un entretien absolument passionnant avec Jean-Baptiste Thoret durant près de 35 minutes revenant non seulement sur les origines du projet mais aussi sur les coupes effectuées par le studio tout en pointant les éléments du film qu'on peut attribuer au réalisateur.

A l'origine, c'est un film de commande pour le réalisateur, qui n'avait pas tourné depuis quatre ans, à la suite de l'assassinat de sa compagne, Dorothy Stratten, et il s'est approprié le projet en se souvenant qu'elle avait vu à Broadway la pièce de théatre d'Elephant man, provoquant chez elle une passion pour John Merrick. Il va donc tourner ce film avec le souvenir de sa compagne perdue, et va vouloir imposer ses idées de casting, comme Cher(dont Universal ne voulait pas), Sam Elliott ou Harrey Carey Jr, qui est un clin d’œil cinéphile du réalisateur car il renvoie bien entendu au cinéma de John Ford. Ainsi que la présence à la lumière de László Kovács, son directeur de la photo attitré, qui donnera à cette image ce ton éthéré.
Thoret revient avec beaucoup d'intelligence sur ce qui caractérise le cinéma de Bogdanovich, en particulier la cinéphilie qui abonde à l'image et parle de ces deux scènes coupées que Universal a imposé au réalisateur, et sur le changement de la bande-son, qui fut composée par Bruce Springsteen, chanteur qu'adorait Dorothy Statten. Seulement, le marché de la vidéo commençait à arriver, et le studio ne voulant pas négocier les droits musicaux pour la sortie cinéma ET Vhs, jeta cette B.O. aux oubliettes, la remplaçant par celle, moins chère, de Bob Seger.
Heureusement, la vague de director's dans les années 2000 va aider le réalisateur, qui proposera son montage original, avec cette fois la bonne musique, version qu'on retrouve dans le blu-ray édité chez Elephant.
Au final, malgré le remontage du studio et les difficultés du réalisateur à travailler avec Cher, le film sera un grand succès, permettant à la chanteuse de rafler un prix d'interprétation à Cannes, et au maquilleur de gagner un Oscar pour son travail impeccable sur le visage d'Eric Stoltz.

Au final, l'édition est vraiment complète, avec les deux montages, et cet entretien qu'on aurait pu être encore plus long, car il existe très peu de choses sur Bogdanovich, un réalisateur qui m'intéresse beaucoup.

Les évadés de l'espace : lors d'u passage récent dans un Cash Converters, je profite d'un vil prix (50 centimes le double dvd) pour voir ce film, qui annoncera la série San Ku Kaï. Outre la qualité d'image, qui ferait passer du Bach Films pour du 4k, les suppléments sont tous dans le 2e dvd. Outre que ça n'était pas nécessaire (il y a environ 40 minutes de vidéo à tout casser), il y a aussi un livret qui parle du film, qui a été crée pour surfer sur la vague Star Wars, où la Toei, société productrice, a mis en marche en quelques mois clés en mains leur propre version du space opera de George Lucas. Il faut se rappeler que l'épisode IV n'est sorti que fin 1978, soit près de 18 ans après les Etats-Unis. Donc, Les évadés de l'espace était un moyen pour la Toei de couper l'herbe sous le pied à Star Wars pour profiter du phénomène de science fiction qui sévissait à l'époque. Il est à noter que le livret est signé d'un certain Jérôme W (ainsi qu'une des interviews, je crois) :mrgreen:
Quant aux entretiens, il y en a deux ; un de Fukasaku, qui parle de... Battle royale ( :| ) et l'autre, plus intéressante, du représentant européen de la Toei Company, qui ne gère que les films et non pas les séries ou les dessins animés. Si techniquement, l'entretien est un peu limite (avec le son qui sature pas mal), le monsieur se montre assez franc sur le fait que la compagnie japonaise lui donne en gros des miettes pour gérer leurs films en Europe. Comme la Toei est une société japonaise, qui ne se focalise donc que sur le territoire nippon, c'est limite si les autres pays qui exploitent leurs films sont considérés comme du bonus, d'où peut-être un certain aller lors de l'exploitation de leurs films en Occident ; version coupées, remontées avec l'ajout d'acteurs occidentaux...Il parle au début de l'entretien d'un film, Super Express 109, que je ne connais pas, et qui semble comme préfigurant ce qui sera Speed avec un train à la place d'un bus.
Enfin, il parle un peu de Les évadés de l'espace (dont y aperçoit quelques acteurs occidentaux, dont Vic Morrow, alors très populaire au Japon), dont le succès japonais donnera naissance très rapidement à San Ku Kaï.
Les bonus seraient pas complets sans une galerie de photos très complètes sur la promotion du film, des affiches, des photos d'exploitation, et le trailer original ainsi que le promo reel.
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odelay
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Message par odelay »

Excellent entretien de Thoret en effet pour Mask, par contre si il pouvait éviter de l'appeler "chaise" en anglais ce serait bien .... :uhuh:
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Boubakar
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Ronin ; outre la reprise des bonus de l'édition 2 dvd parue chez MGM il y a des lustres, Arrow propose aussi une interview de Tarantino datant de 1994, et qui parle de la carrière de Robert de Niro (donc bien antérieur au film de Frankenheimer), et un autre entretien, datant lui de 2017, du directeur de la photographie Robert Fraisse, celui-ci parlant anglais.
Longue de 31 minutes, ce dernier revient pour une première moitié sur sa carrière longue de plus de 50 ans, allant du Procès d'Orson Welles aux deux premiers films de la saga Emmanuelle et sa collaboration avec Just Jaeckin, en passant par Jean-Jacques Annaud, dont son travail sur L'amant, où il sera cité aux Oscars, lui ouvrira les portes d'Hollywood. Sur la suite de l'entretien, il revient plus particulièrement sur Ronin, dont le tournage a été entièrement effectué en France, et revient sur la grande liberté que lui a laissé le réalisateur, jusqu'à même ne pas storyboarder les poursuites en voiture.
L'entretien est certes intéressant (il aura fallu qu'un éditeur anglais propose une interview carrière d'un directeur de la photo français :| ), mais il est dommage de ne pas trouver d'autres intervenants, ou pour expliquer la présence sous pseudonyme de David Mamet au scénario.

Sans mobile apparent ; pour les débuts de sa collection, Jean-Baptiste Thoret s'occupe de la présentation du film (qu'il vaut mieux regarder après, il y a quelques spoilers), mais s'entretient aussi avec le réalisateur, Philippe Labro sur 50 minutes. Je connais assez mal le cinéma de ce dernier, mais quand on l'écoute parler, c'est quelqu'un qui adore le polar et les films américains depuis toujours. D'ailleurs, Sans mobile apparent est une adaptation francisée d'un roman américain, mais où Nice serait comme la Californie et Jean-Louis Trintignant jouerait à la Humphrey Bogart. Il assume totalement les plans qu'il pique à plusieurs autres films, aussi bien Le faucon maltais qu'Assurance sur la mort, ainsi qu'à Jean-Pierre Melville, dont ce dernier lui donnait quotidiennement des conseils. L'amitié avec ce dernier semble avoir été très importante pour Labro, car il considérait Melville comme son mentor.
On doit surtout Sans mobile apparent à son producteur Jacques-Eric Strauss qui lui offrit en quelque sorte le projet après avoir été séduit par le premier film de Labro, Tout peut arriver, en lui demandant s'il souhaitait adapter un polar. C'est également grâce à lui qu'on a eu droit à Ennio Morricone, car il a avait composé la musique du Clan des siciliens, du même producteur. Labro fut si impressionné de travailler avec le compositeur qu'il lui laissa faire, à l'exception du thème principal, ce qu'il a voulu.
Philippe Labro est un réalisateur très intéressant à écouter, qui ne s'épargne pas non plus, critiquant son narcissisme de l'époque (notamment à travers une photo de tournage qu'il avait voulu pour se donner l'air d'un réalisateur), et dont sa carrière au cinéma sera arrêtée non pas cause d'échecs, mais parce qu'on lui a proposé de devenir directeur des programmes de RTL.

Mon garçon : le blu-ray contient un documentaire de 46 minutes, qui explique très la particularité du film, à savoir un acteur principal qui ne connait pas le scénario, et qui a été tourné en six jours. Réalisé par David Dessites, il propose un retour de Christian Carion sur les lieux du tournage, accompagné de son régisseur, et nous propose de visiter les principaux décors, qui sont soit des maisons de particuliers (dont celle où habite le petit garçon, et on y voit sa chambre), et l'école. Les acteurs sont également interviewés, et reviennent sur cette méthode, qui semble avoir gêné Mélanie Laurent, mais qui a excité Guillaume Canet, qui faisait confiance au réalisateur de Joyeux Noël et L'affaire Farewell. Carion parle très bien de l'aventure que fut le tournage, qui a été souvent modifié par les choix de Canet, dont
Spoiler (cliquez pour afficher)
la fin, qui découle de la scène où il tue un des ravisseurs de son fils avec une chaine, ce qui n'était pas prévu
. On sent aussi que l'acteur a dû puiser dans ses tripes, avec des moments où il quittait des scènes parce qu'il était en larmes, tellement il était à fond dans son rôle.
Bien sûr, tout n'a pas été improvisé, l'acteur souvent été aiguillé par l'équipe technique qui faisait barrage à tel endroit pour l'obliger à aller ailleurs, mais ce qu'il dit semble authentique, ainsi que ses réactions. Ces six jours ont été pour l'équipe l'occasion de s'adapter constamment à son acteur, à tel point que Canet aimerait employer cette méthode dans un de ses prochains films.

Marie Octobre : on y trouve un documentaire de 17 minutes sur le film signé Jérôme, avec deux auteurs de biographies sur Julien Duviver, ainsi que de très courtes archives avec Henri Jeanson et Danielle Darrieux. Le film fut influencé par la vision de 12 hommes en colère qui avait marqué le réalisateur, et a en quelque sorte actualisé l'histoire, en se passant à la fin des années 1950 au lieu de l'après-guerre comme ce fut le cas dans le livre. On y parle aussi de la très bonne entente entre Darrieux (qui évoque le premier titre envisagé, Le rendez-vous) et le réalisateur, et le luxe que fut de tourner dans la continuité en quatre semaines, le montage se faisant en parallèle. Alors que c'est un film unanimement connu et apprécié, il sortit alors au tout début de la Nouvelle Vague, et passa alors pour un cinéma vieillot, que les jeunes critiques des Cahiers du Cinéma descendirent.Le temps leur a donné tort, mais Duvivier a été une victime collatérale de la naissance de ce mouvement.

Les compères : pour le tout récent blu-ray sorti chez Gaumont, on a une rétrospective de 25 minutes signé Jérémie Imbert (avec la collaboration de 1kult), avec Francis Veber, Pierre Richard et Stéphane Bierry, qui jouait le fils.
Le carton de La chèvre a incité Francis Veber à utiliser de nouveau son duo fétiche, Pierre Richard-Gérard Depardieu, et cette fois, ils ont chacun une société de production où ils financeront à eux trois le film, sans la participation d'Alain Poiré, lequel en voudra à Pierre Richard car il aurait donné l'idée aux deux autres à la suite de La chèvre, car Gaumont ne touchera que des miettes en cas de succès, ce qui fut le cas.
C'est souvent drôle, notamment par les tentatives de Pierre Richard (et Depardieu) de vouloir échapper au régime forcé imposé par Veber avant le tournage, alors que c'était uniquement Depardieu, revenu de sa tournée avec Barbara, qui avait besoin de maigrir :lol: ! Et aussi par Stéphane Bierry (que l'on voit dans Plus belle la vie), qui était tellement stressé par son premier plan qu'il en est tombé dans les pommes, ou la baffe qu'a failli réellement lui flanquer Depardieu. Franncis Veber a également un talent de conteur, parlant aussi de ses envies de suicide parce qu'il n'arrivait pas à écrire le scénario, que sur le talent de Depardieu (dit l'amant de Poutine :| ), son intransigeance, et une anecdote très drôle sur son passage en Russie, à base d'onanisme.
Dommage qu'il manque un passage sur la musique signée Vladimir Cosma, d'autant plus que Stéphane Lerouge (spécialiste de musique de film) est remercié à la fin du documentaire, ainsi que quelques archives, mais ça reste très sympa, surtout grâce à la bonne humeur de ses intervenants.
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Message par 1kult »

Boubakar a écrit :
Les compères : pour le tout récent blu-ray sorti chez Gaumont, on a une rétrospective de 25 minutes signé Jérémie Imbert (avec la collaboration de 1kult), avec Francis Veber, Pierre Richard et Stéphane Bierry, qui jouait le fils.
Le carton de La chèvre a incité Francis Veber à utiliser de nouveau son duo fétiche, Pierre Richard-Gérard Depardieu, et cette fois, ils ont chacun une société de production où ils financeront à eux trois le film, sans la participation d'Alain Poiré, lequel en voudra à Pierre Richard car il aurait donné l'idée aux deux autres à la suite de La chèvre, car Gaumont ne touchera que des miettes en cas de succès, ce qui fut le cas.
C'est souvent drôle, notamment par les tentatives de Pierre Richard (et Depardieu) de vouloir échapper au régime forcé imposé par Veber avant le tournage, alors que c'était uniquement Depardieu, revenu de sa tournée avec Barbara, qui avait besoin de maigrir :lol: ! Et aussi par Stéphane Bierry (que l'on voit dans Plus belle la vie), qui était tellement stressé par son premier plan qu'il en est tombé dans les pommes, ou la baffe qu'a failli réellement lui flanquer Depardieu. Franncis Veber a également un talent de conteur, parlant aussi de ses envies de suicide parce qu'il n'arrivait pas à écrire le scénario, que sur le talent de Depardieu (dit l'amant de Poutine :| ), son intransigeance, et une anecdote très drôle sur son passage en Russie, à base d'onanisme.
Dommage qu'il manque un passage sur la musique signée Vladimir Cosma, d'autant plus que Stéphane Lerouge (spécialiste de musique de film) est remercié à la fin du documentaire, ainsi que quelques archives, mais ça reste très sympa, surtout grâce à la bonne humeur de ses intervenants.
Merci pour ton retour ! Mais précision : je n'ai pas réellement collaboré en soi, c'est bien un produit 100% Jérémie Imbert, qui a aussi bossé sur Les Fugitifs et qui planche actuellement sur Le Distrait. ;)
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par KTiger_44 »

Je dis peut-être une énormité, mais c'était beaucoup plus courant avant... est-ce que c'était parce que les films étaient de moins bonne qualité graphique (pas encore de 4K à l'époque) et qu'il y avait donc de la place "en rab" sur le DVD qu'on pouvait donc utiliser pour des petits bonus qui ne font pas de mal au marketing? Parce que j'ai l'impression que les éditeurs sont de plus en plus radins avec les bonus, je me rappelle qu'avant il y avait souvent des dizaines de minutes de contenu en plus, des mini-jeux, des making-of, etc...
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Jerome
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Message par Jerome »

KTiger_44 a écrit : Parce que j'ai l'impression que les éditeurs sont de plus en plus radins avec les bonus..
ça dépend de qui on parle. Soit plus précis car Le chat qui fume, Carlotta ou bien d'autres, comme Ectasy of films proposent beaucoup de bonus..

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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par KTiger_44 »

Ah oui en effet! Bon, eh bien c'était une impression erronée due à mon choix en DVD au cours des dernières années... J'achète vraiment peu de films vu que j'en regarde peu en général (c'est d'ailleurs pour ça, entre autres, que je me suis inscrit ici, j'ai des graves lacunes à combler en termes de culture cinéma) et donc ça devait être par coïncidence plus qu'autre chose.
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Les fugitifs : on trouve un petit extrait de la restauration du film, la bande-annonce, et surtout une rétrospective formidable de 28 minutes avec Francis Veber, Pierre RIchard et Anaïs Bret (qui joua la fille de Pierre Richard). Je dis formidable, car c'est non seulement informatif en diable (Veber est un conteur né), mais surtout, j'ai beaucoup ri, car plus encore que dans Les compères, il y avait cette fois la présence de Jean Carmet ami à la fois de Richard et de Depardieu. Considéré comme un doux dingue, il avait comme particularité (ainsi que les deux autres acteurs) de péter constamment, ce qui agaçait Veber, qui se comportait avec eux comme un maitre d'école. A un moment donné, il se met à hurler sur le tournage un CA SUFFIT ! aux trois pétomanes, et à ce moment-là, Carmet qui pète encore une fois, brisant le silence qui s'était installé ; et Veber de lui hurler "Arrête de péter quand je te parle" :lol: !
Il y a la très bonne idée de Gaumont d'avoir retrouvé AnaÏs Bret (que je veux épouser :oops: ), qui est désormais enseignante, et qui garde un souvenir émerveillé du tournage (elle avait 4 ans), où tout le monde était à ses soins, avec une forte relation avec Pierre Richard et Depardieu, et c'est aussi grâce à elle qu'on a beaucoup de photos du tournage, qui a eu l'air de se passer dans le bonheur total. Aussi bien le trio Veber-Richard-Depardieu que l'ambiance qui avait l'air d'y avoir.
On revient aussi sur la fameuse scène où Depardieu défonce la devanture du bar qui a failli tuer Jean Benguigui, ainsi que sur un trucage qui parait très simple, mais qui a nécessité une anglais sur le plateau, qui est spécialiste de la chose ; quand Pierre Richard dégoupille la grenade alors qu'il a son bas sur la tête, et qu'en l'arrachant, ça fait un cercle.
Quant à l'origine du film, Veber en parle avec beaucoup d'émotion, car c'est tiré de souvenirs personnels, à savoir la méconnaissance de son père qui est limite devenu fou pendant la Seconde Guerre Mondiale, et la mort de son frère durant la Guerre d'Algérie.
C'est un modèle de bonus, où tout y est dit, avec des tas d'archives, des infos, de la franchise (où Veber avoue certains regrets sur Tais-toi), c'est un vrai régal.
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par El Dadal »

En regardant les suppléments de la nouvelle édition StudioCanal de New York 1997, je me suis aperçu d'une chose bizarre: la fameuse bobine d'ouverture qui fut entièrement jetée par Carpenter lors de projections test, et qui était déjà disponible depuis le dvd MGM se trouve ici présentée en plein cadre 16/9. Or, il me semble qu'elle était auparavant présentée dans son format 2:35. Par ailleurs, on l'a toujours vue dans une qualité pourrie due à sa source. Mais quand l'on regarde l'interview de Joe Unger, présente sur le blu US Shout et reprise ici, on y voit des rushes complets reprenant des plans de cette même séquence. Les images ont été scannées en HD, et reproduites brutes de décoffrage, elles offrent un piqué et une définition excellentes. Je me pose ainsi la question : n'était-il pas possible de "reconstruire" cette séquence ?
Sinon, le documentaire de 52 min produit pour cette édition fait globalement et intelligemment le tour du film. On en parle souvent, ici même sur Classik, donc il faut signaler le plaisir d'avoir plusieurs intervenants réunis lors d'un même programme synthétique, plutôt que d'avoir à enquiller les entretiens séparés. C'est une des qualités éditoriales de cette fournée Carpenter StudioCanal, un des défauts étant de ne pas reprendre certains suppléments historiques (les making of classiques de l'époque dvd). Sans doute par volonté de ne pas être redondant (ou bien des questions de droits). Les complétistes garderont donc leurs anciennes éditions, mais ça reste de la belle ouvrage.
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Message par Jerome »

El Dadal a écrit : Par ailleurs, on l'a toujours vue dans une qualité pourrie due à sa source. Mais quand l'on regarde l'interview de Joe Unger, présente sur le blu US Shout et reprise ici, on y voit des rushes complets reprenant des plans de cette même séquence. Les images ont été scannées en HD, et reproduites brutes de décoffrage, elles offrent un piqué et une définition excellentes. Je me pose ainsi la question : n'était-il pas possible de "reconstruire" cette séquence ?
J'en avais parlé avec le producteur du disque chez Shout et tout ce qui a été retrouvé en 35mm est dans l'itw de Joe Unger. Il n'y a rien d'autre.
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par El Dadal »

Dommage, c'était alléchant
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Les vikings : je n'achète que très peu les Blu-rays édités par Rimini, mais étant donné que j'adore le film de Fleischer, je ne pouvais pas passer à côté, surtout que c'est sans nul doute l'édition la plus complète.
Incluant la rétrospective de 18 minutes déjà présente sur le dvd de 2002, où Richard Fleischer revient sur ses souvenirs de tournage en commentant plusieurs photos, on a en plus une courte interview de Kirk Douglas faisant la promotion du film auprès, je pense d'une télévision française, car il vient à parler une fois dans notre langue. L'extrait est déniché par Jérôme, et a même été restauré. Il y a aussi un entretien téléphonique avec les deux fils du réalisateur, qui reviennent sur leurs souvenirs de tournage souvent brouillés par le temps, car ils n'avaient à cette époque qu'une dizaine d'années, mais reviennent à la fois sur les relations parfois tendues entre leur père et Kirk Douglas, et sur la grande méticulosité du premier, qui a passé une année entière à se documenter afin de rendre Les vikings le plus crédible possible. Aussi bien la construction des fjords que la taille des chevaux, en passant par la fameuse scène où Kirk Douglas saute sur des rames sans qu'il ne tombe à l'eau. L'interview est illustrée de très belles photos de tournage, dont une assez drôle où Richard Fleischer apparait transpercé avec une épée, ce qui rend hilare Tony Curtis.
Quant au dernier bonus, le plus conséquent, c'est une autre interview de Richard Fleischer réalisée en 1996 par les amis de Jeremy Fox, Linda Tahir et Christophe Champclaux, qui doublonne pas mal avec la rétrospective de 2002, revenant entre autre sur la violence du film, les cascades effectuées par les acteurs, mais il en résulte que c'est l'un des films favoris de son réalisateur. Comme pour l'interview avec Kirk Douglas, il est dommage que nous n'ayons pas le contexte de cet entretien ; destiné à la télévision ? la carrière du réalisateur ?
Enfin, il y a un livre de 160 pages, un des très rares disponibles en France sur Fleischer, qui revient à la fois sur sa carrière, touchant à tous les genres, et sur le tournage de Les vikings, avec une iconographie assez riche, où on a quasiment une affiche pour chacun de ses films. Il y a même quelques interviews d'acteurs norvégiens qui étaient présents dans le films pour jouer des enfants.

Avec l'ensemble de ces suppléments, on sent que l'éditeur a fait le tour de la question sur le film, avec une édition très complète, et qui rend enfin justice à une absence incompréhensible dans les librairies en proposant un livre sur Richard Fleischer, vu que ses Mémoires ne sont pas traduites...

Enfer mécanique : sorti chez Elephant, le film propose une présentation de 22 minutes signée Julien Comelli, journaliste suisse dont j'avais parlé pour Un tueur dans la foule, et la forme de ce bonus a de quoi décontenancer. Ça commence par une introduction reprenant La classe américaine, où Comelli répond à un personnage qu'on voit dans le film de Silverstein, puis parle enfin du film. Comme souvent avec lui, il faut aimer son art de la digression, présentant chacun des acteurs, y compris les plus secondaires comme les deux filles du personnages joués par James Brolin, dont on apprend qu'elles sont les tantes ... de Paris Hilton :| !
Après, nous sommes dans la présentation subjective, avec Comelli qui revient sans cesse sur la comparaison avec Duel et Les dents de la mer, au point qu'il en rigole, tellement il fait de parallèles avec les films de Spielberg. Cela dit, si le fond peut être discutable, la forme est encore une fois soignée, avec des tas d'affiches et même des photos qui montrent la construction des quatre voitures qui ont été nécessaires pour le tournage d'Enfer mécanique. On apprend aussi que ce film a de grands admirateurs, comme John Landis (qui en parle comme le concept le plus stupide de l'histoire du cinéma), Robert Rodriguez (qui fera une citation dans Planète terreur), et Guillermo Del Toro qui a non seulement acheté une réplique de la voiture (customisée), mais qui a repris une scène à l'identique dans son épisode des Simpsons (où la voiture fait tomber un personnage qui était à vélo d'un pont).
Pour Universal, le but était avant tout de surfer à bas coût sur les succès Duel et Les dents de la mer, et même d'un objet de curiosité nommé Killdozer (où un bulldozer sans chauffeur sème la panique :mrgreen: ), à savoir les méchants qu'on ne voit pas. D'où l'emploi d'Elliott Silverstein, James Brolin, ou encore Ronnie Cox.

Larry Flynt : sorti en 2003, la réédition dvd du film rajoute pas mal de contenu, avec un commentaire audio des scénaristes et des acteurs, des scènes coupées, une critique dithyrambique du New-York Times et deux documentaires de 30 minutes chacun vraiment passionnants.
Le premier est une rétrospective où tout le monde (réalisateur, acteurs, producteurs, scénaristes, Larry Flynt et les témoins de son histoire) est présent, et on ne peut pas dire qu'il y a la langue de bois. Au départ, Milos Forman ne voulait pas lire le scénario, car connaissant Flynt, il pensait que ça serait pornographique, mais sur l'insistance du producteur Oliver Stone, il le lit, et décide sur le champ d'en être le réalisateur. Il choisit au départ Bill Murray, celui-ci ne donnant pas suite, pour ensuite prendre Woody Harrelson, qui avait lui aussi au départ des préjugés similaires sur le film. Il recrute contre vents et marées Courtney Love à la seule condition qu'elle ne se drogue pas durant le tournage, et Edward Norton, dont aucun film n'était sorti, mais dont les essais pour Peur primale avaient fortement impressionnés le milieu hollywoodien. La conséquence de tout cela est qu'il aura un budget et un temps de tournage réduit, car il n'a aucune star sur qui s'appuyer.. Larry Flynt approuve ce script, même s'il sait qu'il contient des erreurs factuelles, mais il laisse faire, ce qui fait la joie des deux scénaristes. Le tournage se passe sans encombres, mais la sortie du film est bouleversée par des attaques de groupes de féministes qui descendent le film, l'accusant de pornographie... tout cela sans l'avoir vu. Malgré les prix glanés (à Berlin, Golden Globes, des nominations aux Oscars...), le film sera un gros échec commercial du fait de ces accusations portant non seulement sur le film, mais sur le personnage de Larry Flynt.
Quant au deuxième documentaire, c'est sur la vie de Larry Flynt, narré par Dennis Hopper, avec certains des intervenants du bonus précédent, mais également beaucoup d'archives qui complètent très bien le film, car il se situe sur une période d'une quinzaine d'années.

Pour ceux qui ont le blu-ray italien ou allemand ; est-ce qu'ils comportent ces bonus ? J'ai vu sur blu-ray.com, et le recto n'indique rien :( .
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