Les derniers Bonus que vous avez vus

Rubrique consacrée aux DVD de films tournés à partir de 1980.

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Jerome
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Jerome »

je n'aime pas le film mais tu donnes envie, rien que pour le comm audio
"Sa place est dans un Blu-Ray"
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odelay
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par odelay »

Perso, j'ai découvert l'Amant il y a deux ans avec l'édition carton de Pathé et j'ai été complètement pris par le film alors que j'y allais plutôt en reculant et que j'avais de forts à priori même si j'apprécie généralement beaucoup Annaud. J'ai tout de suite vu ce qui avait pu séduire Annaud dans cette entreprise. C'est une des rares fois où l'érotisme et la sensualité ont été aussi bien montrés à l'écran, et ce même dans les scènes qui à la base ne sont pas sexy. Certains ont voulu le faire passer pour un film à la M6 avec des moyens, mais on ne peut pas être plus loin de la vérité. Je pense que le film mérite une réévalution artistique maintenant que toute l'agitation autour de lui s'est calmée. Je suis donc impatient de découvrir tous les à côtés du film.
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Kevin95
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Kevin95 »

Bizarrement, j'aurai plus tendance à lui préféré le livre (alors que j'ai un mal fou avec Duras sur papier ou pire sur écran) certes difficile d'approche mais passionnant lorsque l'on "rentre" dedans. Pour le film, je serai plus dans le camp des sceptiques (on est proche de l’esthétique chic de Just Jaeckin qu'autre chose).
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tenia
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par tenia »

Je n'avais jamais ni lu ni vu L'amant et j'en suis sorti plutôt perplexe. C'est joli mais ultra vide au final. Il ne se passe que très peu de choses côté evolution des personnages et les scènes érotiques, si elles sont assez classe, n'apportent pas forcément grand chose (Something for the dad, mais sinon...).
Et puis il y a cette voix off qui fait ultra littéraire et ne donne absolument pas envie de se plonger dans le bouquin. Probablement mon plus reproche au film.
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odelay
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par odelay »

En fait le problème vient du choix de Jane Marsh. Pas qu'elle soit mauvaise (j'avais même éte assez agréablement surpris par son jeu), mais le hic c'est qu'elle a des traits asiatiques vraiment prononcés. Or elle est censée incarner Duras qui n'avait pas ces traits (mais bon, après tout pourquoi pas...) et surtout dans le film elle subit le racisme parce qu'elle est européenne et non vietnamienne. De plus quand on voit ses parents et son frère, Melvil Poupeau, on est quand même un peu surpris car tout cela n'est pas très logique...
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Frances
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Frances »

tenia a écrit :Je n'avais jamais ni lu ni vu L'amant et j'en suis sorti plutôt perplexe. C'est joli mais ultra vide au final. Il ne se passe que très peu de choses côté evolution des personnages et les scènes érotiques, si elles sont assez classe, n'apportent pas forcément grand chose (Something for the dad, mais sinon...).
Et puis il y a cette voix off qui fait ultra littéraire et ne donne absolument pas envie de se plonger dans le bouquin. Probablement mon plus reproche au film.
Je dirais plutôt le contraire, une fois qu'on a lu le livre on n'a pas du tout envie de se plonger dans le film.
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odelay
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par odelay »

Je me suis donc refait L' Amant (sans mauvais jeu de mot...) et je dois dire que je l'ai encore plus apprécié que la fois précédente.

Evidemment, je me suis plongé dans les bonus et comme je m'y attendais je n'ai pas été déçu. Il faut absolument voir le making of de 50 min d'époque qui est passionnant. Pourquoi ? Parce qu'il a été fait très en amont et pas seulement au moment du tournage. L'un des passages les plus intéressants est la recherche de la fille. On voit les assistants d'Annaud recevoir des centaines de lettres suite à l'annonce passée, on ouvre avec eux ces lettres et on assiste aux interviews de plusieurs jeunes filles qui pour la plupart ont l'air d'être à côté de la plaque. Et puis il y a celle de Jane Marsh, et on comprend ce qui a pu séduire Annaud car on est tout de suite séduit. On est également témoin des problèmes qu'a pu avoir le réalisateur pour trouver cet Amant car il y avait peu d'acteurs chinois pouvant parler Anglais tout en ayant ce physique grand et frêle (tous les jeunes acteurs se musclent à HK ou en Chine pour pouvoir jouer dans des films d'action, genre toujours très en vogue à l'époque), d'ailleurs Tony Leung sera finalement doublé car son Anglais était vraiment trop hésitant. On assiste aussi à l'incroyable reconstitution à Saigon qu'a fait Annaud pour faire revivre le la ville à la fin des 20s avec tous les problèmes que cela entrainent, comme l'impossibilité de trouver un Bac du style de 1929 pour faire traverser les voitures, il faut le construire et donc il y a tout un chantier qui s'occupe de fabriquer ce bateau d'époque. Et il y a les coups de chance hallucinants, comme le fait de trouver une superbe demeure qui pourrait passer pour celle appartenant au père de l'amant telle qu'elle est décrite dans le livre, et s'apercevoir après des discussions avec les propriétaires qu'il s'agit en fait de la véritable demeure du père du vrai l'amant de Duras, celle dont elle parlait dans son roman. Bref, le genre de making of qu'on commence à regarder et qu'on ne lâche plus.

Le commentaire est tout aussi indispensable comme ça a été dit plus haut, tout comme l'une des premières rencontres filmée entre Annaud et une Duras encore toute gentille.
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odelay
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par odelay »

Ce n'est pas un bonus de DVD, mais on adorerait que ça en devienne un, donc je le signale ici.

Il s'agit de ceci :

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C'est le making of rétrospectif de "L'île du Dr. Moreau" version Brando. On sait tous que le tournage a été une catastrophe, que l'entente entre les acteurs étaient exécrable, que le premier réal (Richard Stanley donc) a été viré et a discrétos réintégré le tournage en tant figurant entièrement maquillé et donc méconnaissable... etc... Le genre de film qui a eu une histoire de tournage 1000 fois plus passionnante que ce qui s'est retrouvé dans les salles au milieu des 90s.

La bonne annonce est très alléchante.

On peut voir le film sur la plateforme d'Amazon.com ici : http://www.amazon.com/Lost-Soul-Journey ... =lost+soul

Plus d'info ici avec en prime la bande annonce du docu : http://dangerousminds.net/comments/lost ... dr._moreau
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Boubakar
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

Ce sacré grand-père : il y a juste une présentation de 18 minutes par le journaliste Christophe Bourseiller, qui se contente essentiellement d'énumérer (et de résumer rapidement les biographies) les acteurs principaux du film, dont Serge Gainsbourg, mais on saura peu de choses sur le film, excepté sur les premières minutes. Il est surtout mention du caractère expérimental du film, et de sa place dans son époque. Mais à part ça, quasiment rien sur la B.O. du film, composée (en partie) par Gainsbourg. C'est vraiment le genre de bonus qui remplit du vide avec du creux.

Pour revenir sur le dvd édité par M6 Vidéo, la restauration est impeccable (master 2K).
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Jack Carter
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Jack Carter »

odelay a écrit :Ce n'est pas un bonus de DVD, mais on adorerait que ça en devienne un, donc je le signale ici.

Il s'agit de ceci :

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C'est le making of rétrospectif de "L'île du Dr. Moreau" version Brando. On sait tous que le tournage a été une catastrophe, que l'entente entre les acteurs étaient exécrable, que le premier réal (Richard Stanley donc) a été viré et a discrétos réintégré le tournage en tant figurant entièrement maquillé et donc méconnaissable... etc... Le genre de film qui a eu une histoire de tournage 1000 fois plus passionnante que ce qui s'est retrouvé dans les salles au milieu des 90s.

La bonne annonce est très alléchante.

On peut voir le film sur la plateforme d'Amazon.com ici : http://www.amazon.com/Lost-Soul-Journey ... =lost+soul

Plus d'info ici avec en prime la bande annonce du docu : http://dangerousminds.net/comments/lost ... dr._moreau
Le doc passe au festival Hallucinations collectives, à Lyon, debut avril.
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El Dadal
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par El Dadal »

Un supplément assez d'exceptionnel sur le dévédé de Out of the Blue de Dennis Hopper, édité chez nous par Potemkine.

Y figure un entretien télé d'1h30 avec Hopper, dans lequel il est sujet d'à peu près TOUT. L'acteur-réalisateur n'est pas avare en anecdotes, sait analyser son travail avec lucidité, et n'a pas de langue de bois. Il y évoque des choses très intéressantes, comme ses débuts de peintre faisant chier les galeristes dans les années 60 (déjà :mrgreen: ) en faisant du collage, la suite totalement foutraque qu'il s’apprêtait à tourner de Easy Rider: Biker's Heaven, avec Fonda, Terry Southern au scénario, et Bert Schneider à la prod. L'interview date de l'hiver 83, et il ajoute que le film était en pré-production. Le pitch était assez génial, j'aurai vraiment aimé que ça se fasse. Il évoque aussi longuement le projet de Neil Young, Human Highway, et j'ai sacrément envie de le découvrir maintenant. On a droit à des anecdotes sur Apocalypse Now, qu'il avait accepté afin d'avoir ne serait-ce qu'une seule ligne de dialogue avec Brando (ce qui ne se fera pas: Coppola lui offrit en cours de tournage un autre rôle - il devait jouer celui qui sera finalement interprété par Scott Glenn - et tout ce qu'il aura vu de Brando, c'est le mec lui jetant des bananes à la tronche :lol: ), son point de vue attendri sur Wim Wenders, le fait que Rusty James et Osterman Week-end soient les deux seuls films pour lesquels il a vraiment bataillé afin d'avoir les rôles, son rapport à James Dean, son dépit que seuls les cinéastes européens fassent vraiment appel à lui à l'époque, les thématiques religieuses sous-jacentes héritées de l'évangile selon Thomas, Hopper étant athée et y trouvant une version contestataire à la croyance aveugle... Il parle évidemment en détail de la réalisation de ses trois films en tant que réalisateur, et admet vouloir à l'époque se concentrer sur son métier d'acteur...

Cette interview fleuve est un précieux témoignage, car elle montre Hopper fin de première période. À partir de sa renaissance en 1986 avec le jab Blue Velvet/River's Edge/Hoosiers, c'est un autre homme, doté d'un point de vue bien différent qui apparaitra. On peut aussi facilement voir les évolutions dans son regard de réalisateur: Easy Rider, The Last Movie et Out of the Blue sont l'œuvre de quelqu'un qui cherche à faire imploser un système dans lequel il ne croit plus. Colors, Catchfire et Hot Spot sont des films bien plus apaisés en terme de production, ce qui les rend également plus lisses en surface (en surface seulement). Hopper, dont seul Easy Rider est réellement évoqué quand il s'agit du Nouvel Hollywood, aura finalement connu un parcours bien similaire à ses camarades. Mais à leur différence, il avait la chance d'être également acteur, ce qui lui aura permis de se reprendre son souffle, pour mon plus grand bonheur.
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Message par Federico »

Pas tout regardé du riche contenu des deux DVD mais les suppléments de l'édition 40 ans de L'or se barre (The italian job, 1969, Peter Collinson) sont sympas et redonnent un peu de peps à un classique agréable mais qui accuse quand même son âge. Exemple-type d'un film où il s'est finalement passé plus de choses intéressantes autour qu'à l'intérieur.
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En vrac, j'ai retenu que :

- Le film était essentiellement monté sur la star britannique internationale du moment Michael Caine (qui y fit même jouer son cadet Stanley parmi les membres de son gang.*)

- Histoire de ré-équilibrer un peu et qu'il ne tire pas toute la couverture à lui, on fit appel à un autre grand nom des scènes britanniques : l'incroyable Noël Coward, dont se sera l'ultime apparition sur grand écran. Ce dut être chaud de diriger et côtoyer un personnage aussi hors-normes. Faut avouer que son numéro de cabot est réjouissant. Caine et lui n'ont qu'une scène ensemble, il est donc difficile de parler de passation de flambeau, d'autant plus que Coward ne fut pas que comédien mais les deux s'entendirent à merveille sur et hors-plateau.**

- La personnalité attachante mais difficile et assez rock'n'roll du réalisateur Peter Collinson. Qualifié amicalement de "pirate" par l'un des intervenants. Il pouvait se comporter de façon odieuse comme agir en casse-cou (c'est lui que l'on voit à l'écran à l'arrière du bus accueillir les Mini qui s'y engouffrent en marche sur l'autoroute).

- Collinson et Coward étaient très proches. Ce dernier était même devenu son parrain et quasi un père de substitution après l'avoir rencontré dans son orphelinat. Durant tout le tournage, Collinson insista pour que tous s'adressent à Coward comme "The Master".

- L'assistant obséquieux de Coward est joué par son compagnon Graham Payn avec lequel il vivait depuis les années 40.

- Peter Yates était le premier choix comme réalisateur, à cause bien sûr du succès de Bullitt.

- Tous reconnaissent le rôle que joua le jeune et fonceur patron de la Paramount, Robert Evans, dont ce fut l'une des premières productions.

- Les Américains voulaient d'abord que le premier rôle soit confié à leur jeune star n°1 du moment : Robert Redford. Mais on les convainc qu'il fallait un comédien britannique et comme Caine était lui aussi en pleine bourre (auréolé des succès de Zoulou, Alfie et des Harry Palmer)...

- Anecdote amusante : à l'époque, Caine ne savait pas conduire. :wink:

- Les pilotes/cascadeurs s'accordent tous sur le perfectionnisme rassurant de Rémy Julienne qu'ils suivirent les yeux (presque) fermés alors que certaines séquences furent réellement très délicates. Notamment lorsque la poursuite a lieu sur l'immense dôme et où, pour que les trois Mini disparaissent du champ, il fallut les amener jusqu'à l'extrême bord de la pente du toit et sans grande visibilité pour les conducteurs (aujourd'hui, la CGI règlerait le problème sans faire courir le moindre risque mais à l'époque, impossible de tricher).

- Comme il était d'usage de faire jouer des grands noms locaux, la production engagea Raf Vallone et Rossano Brazzi, alors en perte de vitesse mais toujours admirés en Italie.

- Ce n'est pas une surprise : les Italiens apprécièrent par contre peu le film. A l'exception du personnage plutôt élégant et sympathique joué par Brazzi, ils sont dépeints soit comme des mafieux soit comme des crétins bavards, gesticulants et incompétents.***

- Comme (à l'exception de Benny Hill), le film ne met pas trop en avant les autres membres de l'équipe du casse, c'est grâce aux commentaires que j'ai réalisé que l'un d'eux était joué par Robert Powell, le futur Mahler de Ken Russell et Jesus de Zeffirelli.

- Par contre, ces mêmes commentaires évoquent sans jamais la nommer l'interprète de la veuve du truand italien exécuté de façon mémorable en ouverture du film. Ils se souviennent juste qu'elle ne fut pas créditée au générique. Il est vrai que sa scène avec Caine est courte et qu'elle n'a droit à aucun plan rapproché de son ravissant visage. Tout ceci est bien dommage car il s'agit de l'adorable et inoubliable Leila Goldoni du Shadows de Cassavetes... :|

- Benny Hill, déjà très populaire en Grande-Bretagne était adoré par tout le monde sur le plateau. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il fut très embarrassé de devoir tourner la séquence où il doit se blottir avec gourmandise contre les fesses d'une grosse dame qui monte dans le tram. Je crois aussi que c'est Caine qui raconte qu'alors que tous profitaient de ce séjour italien pour aller faire la fête chaque soir, systématiquement Hill disparaissait.

- Tourner à Turin fut d'autant plus facilité que ce malin de Bob Evans avait parmi ses connaissances un certain Gianni Agnelli qui était à l'Italie d'alors ce que Berlusconi sera la génération suivante : omnipotent. Et plus encore dans la ville-mère de la FIAT. Il leur en donna les clés ainsi que l'assurance de la collaboration totale de la police (on ne pouvait rien refuser à l'"Avvocato"). On pourra néanmoins s'étonner que le fabricant des petites Cinquecento ait ainsi permis cette publicité géante pour sa concurrente directe : la Mini...**** :o

- C'est difficile à croire selon nos tristes critères actuels ultra-marketés et de placement de produits mais la BMC (constructeur de la Mini) ne participa que du bout du carnet de chèque à cette production qui fit autant pour la popularité internationale de son modèle-phare que la Choupette disniaise pour celle de la VW Coccinelle. La firme se contenta d'"offrir" trois exemplaires au prix d'usine et factura la trentaine d'autres au prix public. Un sacré retour sur non-investissement !! :shock: Une telle radinerie que les producteurs songèrent un temps à recourir aux FIAT du bien plus généreux Agnelli.

- Lors du tournage dans la prison de Kilmainham à Dublin où les Anglais enfermèrent dans des conditions extrêmement dures et souvent exécutèrent des membres de l'IRA (l'épouse de Collinson apporte un témoignage direct de cette sinistre période), les figurants que l'on entend crier "England !!" étaient tous Irlandais. :o

J'ajoute une anecdote perso (et d'un intérêt très limité) : un amateur de belles bagnoles m'a raconté que lui et ses potes ne peuvent supporter les premières minutes du film sans un haut-le-coeur. La destruction de la Lamborghini Miura (l'une des plus sublimes automobiles jamais conçues) leur fait le même effet qu'un amateur d'art qui verrait flamber une toile de maître. :mrgreen:

(*) Stanley Caine a très peu joué au cinéma mais était déjà apparu auprès de son frangin dans Billion Dollar Brain et Play dirty.

(**) Qui sait si, un peu plus tard, Caine se servira ou non de cette brève confrontation de générations lors de son grand duel avec un autre monstre sacré anglais : le Laurence Olivier du Limier ?...

(***) Cette vision caricaturale m'a également fait penser au Limier quand Milo Tindle évoque les difficultés d'être fils d'immigré italien en Angleterre avec tous les poncifs qui vont avec.

(****) Ceci étant, les modèles de voiture de flics constamment ridiculisés tout au long de la partie italienne appartenaient alors au concurrent milanais Alfa-Roméo. Le seul modèle FIAT qui a un petit "rôle" dans le film est le coupé Dino du caïd mafieux joué par Raf Vallone. Maintenant, de là à penser qu'Agnelli n'a pas vu d'un mauvais oeil que ce même caïd envoie à la casse la Lamborghini et quelques prestigieuses anglaises (Aston Martin DB4 et Jaguar E-type)... :P
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Boubakar
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Boubakar »

L'obsédé : Wild Side propose un seul bonus, mais de choix, avec une interview de 27 minutes de Terrence Stamp. Bien que le tournage du film soit antérieur d'une cinquantaine d'années, l'acteur n'est jamais avare d'anecdotes sur William Wyler (qui était à l'époque tout puissant à Hollywood) ou Samantha Eggar, dont il sortit avec étant plus jeune, et dont il leur a été demandé de ne pas se croiser en-dehors du tournage afin de créer une animosité entre eux pour créer une tension, palpable durant le film. C'est également lui qui a apporté un petit défaut de langage au jeune homme, à savoir qu'il avait parfois des défauts de prononciation.

Si le rôle lui a été quasiment offert sur un plateau à Stamp après le succès de Billy Budd, il n'était pas certain de continuer à jouer au cinéma ou de continuer son métier de décorateur d'intérieur. Le plaisir qu'il a eu à tourner L'obsédé le fera définitivement pencher du côté du cinéma.

Il évoque aussi des scènes coupés, dont celles avec le professeur de la jeune femme, et le scandale qu'a été la fin, mais à laquelle Wyler n'a rien voulu changer, malgré les pressions de la Columbia, tout en précisant que pour lui, c'est le film où apparait pour la première fois un serial killer.
C'est presque dommage que l'entretien ne dure pas plus longtemps (et les extraits sont assez courts) car Stamp est passionnant à écouter et avec un humour très british.
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Federico »

Boubakar a écrit :L'obsédé
Si le rôle lui a été quasiment offert sur un plateau à Stamp après le succès de Billy Budd, il n'était pas certain de continuer à jouer au cinéma ou de continuer son métier de décorateur d'intérieur. Le plaisir qu'il a eu à tourner L'obsédé le fera définitivement pencher du côté du cinéma.
Tiens, un peu le même concours de circonstances qui fera un peu plus tard bifurquer le parcours d'Harrison Ford qui avait lui, sérieusement songé à devenir charpentier (mais à la différence de Stamp pas encore eu d'emploi marquant au cinéma).
Il évoque aussi des scènes coupés, dont celles avec le professeur de la jeune femme, et le scandale qu'a été la fin, mais à laquelle Wyler n'a rien voulu changer, malgré les pressions de la Columbia, tout en précisant que pour lui, c'est le film où apparait pour la première fois un serial killer.
:o Mais c'est vrai que Stamp n'était pas né en 1931... :P
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Ceci dit, il aurait aussi pu entre-temps voir ou entendre parler d'un autre film de Lang : La 5ème victime...
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Re: Les derniers Bonus que vous avez vus

Message par Edouard »

J'ai écouté d'une traite le commentaire audio de Michael Mann sur Collateral d'une traite. Il sait captiver son auditoire. Certes, il est un peu trop axé sur le jeu des acteurs et la construction du background des personnages, mais dès qu'il aborde la technique c'est passionnant (dont un peut résumer une partie par ma caméra numérique est fantastique). Très sympa à écouter. :D
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