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Livres

Clint Eastwood :
Biographie, filmographie illustrée, analyse critique

un livre de Patrick brion

Editeur : Editions de La Martinière
Date de sortie : 14 octobre 2001
Relié: 588 pages

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Analyse et Critique

 " Le grand art, c’est la simplicité. "
John Wilson à Pete Verrill dans Chasseur blanc, cœur noir.

Cette réplique, prononcée par le personnage de Clint Eastwood dans le film pré-cité, peut, à elle seule, résumer la carrière exemplaire d’un homme au service du septième art. C’est toute l’ambition du livre de Patrick Brion.

Si certains n’y voient qu’un livre d’images, il n’ont pas tout à fait tort car le livre de Brion est aussi un somptueux livre d’images. Des images souvent sublimes qui nous invitent au voyage à travers une carrière formidable, une œuvre d’exception.

Sur les quelques 600 pages du livre, Patrick Brion va explorer avec un regard de passionné la vie artistique de l’une des dernières très grandes stars en activité : Clint Eastwood. De ses (timides) débuts d’acteur payé à la semaine jusqu’à aujourd’hui, acteur et réalisateur respecté du public et de la profession, légende vivante du cinéma américain.
De Play Misty For Me à Blood Work*, Brion va proposer, en outre, une analyse légère mais accessible et passionnée de la plupart des films d’Eastwood.


La Biographie


Après une courte préface nous présentant l’artiste et le monde dans lequel il évolue, Brion retrace en une centaine de pages, année par année, l’existence d’Eastwood, en s’attachant aux événements marquants et au travail de l’artiste. On apprend des anecdotes amusantes ou d’autres plus tristes et certaines tout à fait inédites. Une synthèse pratique et agréable d’une vie de cinéma. On peut ainsi se rendre compte qu’Eastwood semble privilégier les tournages printaniers et tourne ses films très vite parfois en moins de deux mois. Un parcours classique à l’image de la force tranquille qui anime le cinéaste. Le fan peut en outre s’y référer rapidement et simplement pour trouver l’information qu’il recherche.

Un travail soigné donc, clair et précis, d’une simplicité parfaite.

Brion ne semble rien oublier, de la naissance de Clinton Eastwood Jr le 31 mai 1930 à San Francisco jusqu’aux projets les plus récents de l’acteur/réalisateur. Des débuts difficiles où il est sous contrat avec un grand studio qui le paye à ne rien faire, lui refusant les rôles qu’il brigue avec enthousiasme. D’abord les tout petits rôles, les simples apparitions, comme dans le film d’horreur Tarantula! où il interprète le pilote d’avion chargé de bombarder l’araignée géante, puis viennent les années Rawhide, sept années à faire (déjà) le cowboy, le souriant Rowdy Yates, rôle qui le fera connaître du grand public. La rencontre, mythique aujourd’hui, avec le grand et regretté Sergio Leone, pour Une poignée de dollars et les débuts du Western Spaghetti. Car la célébrité, Eastwood dut aller la chercher en Europe, en effet, aux Etats-Unis on préférait à l’époque le cantonner aux seconds rôles ou aux simples « faire-valoir » du héros. La première réalisation bien sûr Play Misty For Me, qu’il tournera sans être payé, pour le simple plaisir de faire son premier film. Simplicité, encore une fois.

Une autre rencontre forgera le cinéaste que l’on connaît aujourd’hui : Don Siegel. Lui aussi le fera débuter en cowboy et lui donnera certains de ses plus grands rôles ( comme Dirty Harry) et ce n’est pas par hasard si Clint Eastwood va dédier, des années plus tard, son chef-d’œuvre, Unforgiven, à « Sergio et Don ».


La Filmographie illustrée

La grande valeur ajoutée de l’ouvrage, sur plus de 300 pages, Patrick Brion nous fait visiter, à travers des photographies de tournage ou directement extraites des films, l’œuvre d’un artiste accompli. Du poncho de l’Homme sans nom à la recherche d’ Une poignée de dollars jusqu’à la combinaison spatiale de Frank Corvin et ses Space Cowboys en passant par le fameux magnum 44 de Dirty Harry, c’est avec intérêt et parfois émerveillement que ces photos nous donnent l’impression de partager le travail d’Eastwood, de l’accompagner même sur une quarantaine d’années du cinéma américain.
Des images d’une qualité exceptionnelle, quelle que soit l’époque du film et du tournage, des photographies, souvent en double page, rares ou connues, forment une iconographie indispensable à tout amateur de cinéma.

Une filmographie exhaustive, sans texte (les légendes des photos exceptées), une aventure silencieuse à travers le regard d’un cinéaste majeur.


L’analyse critique

Les pages restantes du livre s’attachent donc à analyser (en surface) certains des films du grand Clint. Brion n’a pas la prétention de décrypter en profondeur les œuvres du cinéaste mais porte plutôt un regard de passionné sur le travail d’Eastwood. Il nous régale d’anecdotes et nous fait même quelques révélations (oui, Eastwood serait bien le réalisateur officieux de La Corde raide !).
Débutant par le premier film avec l’Homme sans nom et se concluant avec Blood Work (la préparation de Mystic River est ainsi simplement évoquée) ce chapitre d’analyse se veut pratique et ludique. Cette dernière partie forme un bon complément à tout amateur d’Eastwood, Brion portant un regard sincère sur un cinéaste qu’il affectionne manifestement.


Un livre indispensable pour tout amateur du grand Clint Eastwood, monument du cinéma américain et pour notre plus grand plaisir toujours en activité.
Mystic River, son nouveau film est en compétition au festival de Cannes cette année. Son prochain projet en tant que réalisateur concerne Neil Armstong, autre icône américaine.

A 73 ans, Clint Eastwood n’a pas fini de nous étonner.

* Pour l’édition actualisée d’octobre 2002

Par Silence - le 1 janvier 2003